Ils sont tout au plus une dizaine à vivre et travailler à La Pocatière et ses environs. Dans l’ombre depuis quelques années, cette petite communauté musulmane désire aujourd’hui mieux se faire connaître auprès de la population régionale afin de poursuivre son intégration dans le milieu et favoriser les échanges interculturels par le biais d’un Centre culturel islamique ayant pignon sur rue sur la 4e Avenue Painchaud.
Organisme à but non lucratif dûment constitué au sens de la loi, le Centre culturel islamique de La Pocatière (CCIP) a élu domicile tout récemment dans les locaux de l’ancienne boutique Elle et moi sur la 4e Avenue Painchaud. Son ouverture n’a pas manqué de susciter diverses réactions, positives comme négatives, dont les trois administrateurs à la tête de l’OBNL ont pris connaissance dans les derniers jours.
« Dans l’ensemble, on sent que la majorité est ouverte à nous accueillir », a déclaré Nawal Tamou Elmquirmi, responsable des communications de l’organisme. La sortie médiatique des membres de l’organisme vise d’ailleurs à dissiper tout malentendu ou corriger les fausses informations qui pourraient subsister dans le discours populaire.
Financé à même les revenus personnels de ses membres, le CCIP n’est pas seulement un lieu de prière, mais également un lieu de rencontres et d’échanges, a insisté Nawal Tamou Elmquirmi. Le choix du nom « Centre culturel islamique » se veut d’ailleurs en ce sens.
« On ne voulait pas mettre le mot “musulman” dans le nom du Centre, car on ne voulait pas envoyer le message que l’endroit était réservé à l’usage exclusif des gens de foi musulmane de la région. Nous voulons être le plus transparent possible et il n’est pas question de fermer la porte à ceux qui y cogneront. Nous voulons nous faire connaître et échanger », a-t-elle déclaré.
Ce désir de tisser des liens étroits avec la communauté régionale est une des principales raisons qui a motivé la création du Centre. Une fois la pandémie terminée, les administrateurs désirent y tenir des activités ouvertes au public ou collaborer à l’organisation d’autres en partenariat avec les organismes socioculturels du milieu.
Rétention
Selon eux, le CCIP sera aussi un excellent outil de promotion du vivre ensemble, en plus d’aider les nouveaux arrivants musulmans à s’intégrer à la société québécoise. Un local comme le leur agira comme facteur de rétention pour les musulmans de la région, plusieurs l’ayant quitté au fil du temps à défaut d’avoir un lieu de rassemblement leur permettant de se regrouper, ne serait-ce que pour la prière, d’expliquer Nawal Tamou Elmquirmi.
« La pandémie a été un accélérateur de ces départs. Pendant un temps l’accès aux lieux de prière de Québec et de Rivière-du-Loup était limité aux gens de l’extérieur de ces régions. La COVID a fait la démonstration qu’il était temps d’en avoir un dans notre région », ajoute-t-elle.
L’aménagement du CCIP est en voie d’être complété. Le conseil d’administration mentionne avoir favorisé les entreprises locales pour l’ensemble des travaux. Il estime également que l’aménagement du Centre aura de belles retombées économiques pour La Pocatière et les environs dans le futur, ne serait-ce qu’en étant un lieu d’arrêt pour les voyageurs de confession musulmane de passage dans la région.