Le projet de loi 77 qui doit constituer l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) et lui fournir la même flexibilité que les maisons d’enseignement supérieur de la province est bien reçu dans le milieu régional. Anciens directeurs de l’ITA et élus locaux saluent la sortie de l’institution du cadre ministériel du MAPAQ.
Le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies et ancien directeur de l’ITA André Simard a parlé de « plan idéal » à la lecture du projet de loi déposé par le ministre de l’Agriculture André Lamontagne. La constitution de l’ITAQ ne laisse place à aucune demi-mesure, dit-il, laissant toute l’autonomie et la flexibilité souhaitée à la future institution.
Le modèle de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec sur lequel le ministre Lamontagne semble s’être appuyé est gage de succès, selon lui. Aucun retour en arrière n’a été fait sur le statut de ces institutions spécialisées, rappelle-t-il, leur permettant de fonctionner de façon indépendante comme de réels cégeps.
« L’ITAQ va continuer de relever du MAPAQ, mais sans fonctionner avec les valeurs administratives d’un ministère qui fournissent moins de latitude. En n’étant plus une direction dans un ministère, ça sera aussi plus facile de résister au bulldozer de la rationalisation lorsque les gouvernements sont en quête d’équilibre budgétaire », suggère-t-il.
Le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et également ancien directeur de l’ITA Rosaire Ouellet parle quant à lui d’un projet de loi qui ressemble à près de 90 % à ce que le défunt député et ministre Claude Béchard planchait avant son décès en septembre 2010.
Sans les changements de gouvernements successifs, et par ricochet, de ministres à la tête du ministère de l’Agriculture depuis 10 ans, un modèle pratiquement similaire à celui aujourd’hui proposé par André Lamontagne aurait déjà été mis en place à l’ITA depuis longtemps, poursuit-il.
« C’est un grand jour et un bon jour pour l’ITA. Reste maintenant à voir ce que les campus feront pour être proactifs. Mais à partir du moment qu’on permet l’enseignement professionnel et universitaire, en plus de l’enseignement collégial, on ouvre la porte à plusieurs possibilités de partenariats avec d’autres institutions d’enseignement au Québec », a déclaré Rosaire Ouellet.
Le maire de La Pocatière Sylvain Hudon avoue aussi voir d’un bon œil cette ouverture à l’enseignement universitaire. Il rappelle que la Faculté d’agronomie se trouvait entre les murs de l’ITA de La Pocatière avant son déménagement à l’Université Laval en 1962.
« Nous avons fait beaucoup de représentations par le passé pour que l’ITA puisse sortir du carcan ministériel du MAPAQ. La proposition du ministre ouvre à beaucoup de possibilités. Les maillages à développer avec milieu seront sûrement encore plus importants. Espérons seulement que l’ITAQ aura les moyens financiers à la hauteur de ses ambitions », conclut-il.