La Côte-du-Sud vue par Joseph Bouchette en 1815

En 1815, l’arpenteur Joseph Bouchette (1774-1841) publiait un ouvrage étonnant intitulé Description Topographique de la Province Du Bas-Canada, Avec Des Remarques Sur Le Haut Canada Et Sur Les Relations Des Deux Provinces Avec Les États-Unis de L’Amérique. Avec un titre aussi long, l’ouvrage imprimé à Londres ne passa pas inaperçu.

Nommé Arpenteur géomètre en 1791, Bouchette entreprend plusieurs voyages sur le territoire de la Côte-du-Sud et du reste du Bas-Canada afin de compiler une somme importante d’informations sur les seigneuries et les villages. Il accompagne son ouvrage d’une carte topographique très détaillée de l’ensemble du territoire que l’on peut consulter aujourd’hui sur le site Internet de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. L’œuvre de Bouchette est tellement appréciée qu’en 1817, il reçoit en cadeau du seigneur Alexandre Fraser les seigneuries de Madawaska et du lac Témiscouata

La description topographique de Bouchette permet de découvrir tout un pan de l’histoire de la Côte-du-Sud. Il décrit l’état des terres cultivées et le potentiel en bois de construction des terres plus au sud. Il attribue l’origine du nom de L’Islet à une pointe de terre où l’on trouve un télégraphe et qui à marée haute ressemble à un îlet. À Saint-Jean-Port-Joli, il constate que les frères Harrower y exploitent des moulins et une distillerie. L’auteur est impressionné par les champs qu’il aperçoit à Rivière-Ouelle ce qui annonce pour lui « un état supérieur d’agriculture ».

Bouchette consacre une place importante à la seigneurie de Kamouraska. Il vante ses terres cultivables et décrit sommairement le village « composé de 40 ou 50 maisons ». Bouchette est l’un des premiers à mentionner que Kamouraska est « l’un des endroits les plus sains de toute la basse province » pour y prendre les eaux et rétablir sa santé. Ce secteur est depuis considéré comme le berceau de la villégiature au Québec. Cet ouvrage a connu une réédition par les Éditions Elysée en 1978.

Collaboration spéciale : Yves Hébert