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La course de chiens du Kamouraska, édition de 2016

Est-ce parce qu’El Nino a retenu son souffle? Ou que les prières de Guy Caouette et de son comité organisateur ont trouvé une oreille attentive chez les divinités? Reste que la tenue de la course de chiens du Kamouraska à Rivière-Ouelle, les 5 et 6 mars, constitue un petit miracle local. 

Rappelons les faits…. Une semaine avant l’activité, la plaine riveloise laissait voir son épiderme dénudé gelé de part en part; une désolation après trois mois d’hiver! Le mercredi précédent la compétition, la flotte lavait généreusement le royaume du maire Coderre; au même moment, les organisateurs locaux devaient faire le choix déchirant du « to be or not to be ». Alors qu’ils s’apprêtaient à baisser les bras sous le coup du mauvais sort, la neige s’amena contre toute attente et la finale ne se termina pas dans un scénario de larmes déferlantes comme les épisodes précédents de cet hiver qui ne mérite plus ce nom. 

Au lendemain de la tempête, les machines ont pu s’amener pour dessiner le parcours que les attelages allaient emprunter lors de la compétition. Les nuits froides suivantes se sont chargées du reste de sorte que la piste était en excellent état. Mais la chance des organisateurs ne s’est pas arrêtée là. Pendant les deux journées de course, la température oscillait entre -2 et -4 °C, le soleil brillait de tous ses feux et, phénomène rare à Rivière-Ouelle, les vents avaient pris congé pour la fin de semaine. À inscrire dans les annales de cette compétition… En somme, cette édition de la course du Kamouraska s’est déroulée dans des conditions optimales au grand plaisir des compétiteurs et des spectateurs. 

Ce genre d’activité amène toujours dans son sillage une certaine frénésie bien palpable surtout à l’approche des départs. Les compétiteurs s’activent fébrilement aux derniers préparatifs alors que les chiens n’en finissent plus de hurler leur impatience en attendant le signal du départ; après un certain temps variable selon la distance parcourue, chaque équipage revient franchir le fil d’arrivée. Pas un jappement, les chiens sont complètement vidés…. et déshydratés. Convenons que mis à part les départs et les arrivées, le spectacle n’a rien de palpitant pour les spectateurs, car l’action se passe sur le parcours donc, à distance. Tous les yeux sont rivés sur le temps mis par chaque attelage pour effectuer son parcours. Voilà qui laisse bien du temps entre les départs et arrivées pour rencontrer des connaissances ou pour jaser un brin avec le spectateur voisin surtout que la température collabore. Quand le sort de tous les concurrents est réglé, c’est comme une tradition : je termine en levant mon verre — un caribou spécial Caouette, cuvée de l’année — avant de chausser mes raquettes pour rentrer à la maison, histoire d’atténuer les effets.

Roger Martin, Rivière-Ouelle