À deux reprises Anne-Marie Beaudoin a quitté le Kamouraska, pour les études ou le travail. À Québec depuis un peu plus de trois ans, elle a saisi l’opportunité de rentrer au bercail de façon permanente il y a quelques mois grâce à la magie du télétravail, réalité devenue possible à cause de la COVID-19.
Originaire de la Montérégie, Anne-Marie Beaudoin a goûté aux douceurs kamourakoises pour la première fois au début des années 2000. Des études à Rimouski l’ont ensuite amenée à quitter la région une première fois peu de temps après son arrivée pour mieux y revenir quelques années plus tard durant une dizaine d’années.
« J’ai quitté pour Québec à l’été 2017, pour le travail, mais j’ai toujours conservé ma maison à Mont-Carmel. Je m’étais dit que je donnais une chance à la ville pour cinq ans, mais au fond de moi-même, on dirait que je le savais que j’allais revenir », explique Anne-Marie.
Entre-temps, elle a changé d’emploi. Embauchée comme agente de développement pour la Table filière apicole du Québec il y a un an et demi, elle s’est permis de négocier trois jours de télétravail dès son entrée en poste, sans savoir qu’une pandémie planétaire inattendue deviendrait son aller simple pour un retour chez elle au Kamouraska.
« Comme je travaillais déjà de la maison la plupart du temps, ça n’a pas été compliqué pour moi de passer en mode 100 % télétravail dès le début de la pandémie. Mais j’ai quand même pris quelques mois avant de me dire que je retournerais au Kamouraska pour de bon. J’ai bien analysé ce qui se passait, ce que ça impliquait, et quand Québec est passée en zone rouge à l’automne, c’est devenu une évidence pour mes employeurs et moi que ce n’était pas essentiel pour moi d’y demeurer. »
Anne-Marie n’a donc pas hésité et a regagné le Bas-du-Fleuve. Comme elle le dit si bien, la vie en ville a ses avantages, ne serait-ce qu’au chapitre de la vie culturelle, mais une fois que la COVID-19 l’a rendue impossible et principalement virtuelle, cette amoureuse de plein air ne voyait pas l’intérêt de demeurer à Québec squatter les parcs urbains déjà plus achalandés qu’à l’habitude en raison de la pandémie.
« J’avais l’impression de prendre la place de quelqu’un d’autre. Je me suis dit que ma place était plus dans les terres publiques du Kamouraska », souligne cette habituée des grands espaces du Haut-Pays.
Haute vitesse indispensable
Si le télétravail a clairement été le moteur de son retour en région, Anne-Marie Beaudoin reconnaît toutefois que cela n’aurait pas été possible si elle n’avait pas disposé d’une maison au cœur du village de Mont-Carmel avec accès à l’internet haute vitesse. Si elle avait habité un rang reclus du Haut-Pays, les choses auraient probablement été différentes.
« Je me serais sûrement trouvé une méthode alternative, comme un espace de travail partagé, mais ce n’est quand même pas idéal pour la confidentialité quand vient le temps de faire des visioconférences », souligne-t-elle.
Même si elle s’attend à des réaménagements dans son travail au sortir de la pandémie, Anne-Marie considère sa situation actuelle comme étant permanente. Comme dans plusieurs autres emplois, les derniers mois ont fait la démonstration qu’il était possible de régler beaucoup de choses à distance et de limiter les déplacements aux rencontres de travail essentielles. Elle souhaite néanmoins un retour à une formule plus « hybride » entre le travail à la maison et une présence ponctuelle en présentiel pour entretenir les liens avec son équipe de travail.