La femme papillon s’envole à Saint-Pacôme

Geneviève Lefebvre et Isabelle Richer se livrent à une joute amicale avant de dévoiler le nom du gagnant, sous l’œil amusé de l’animateur Michel Harvey. Photo : Éliane Vincent

Jean-Louis Blanchard a été le favori du jury au gala de la Société du roman policier de Saint-Pacôme. Son roman La femme papillon a reçu le prix Saint-Pacôme 2024 lors de la soirée qui se tenait récemment au club de golf de la municipalité. Les trois finalistes en lice avaient été choisis parmi les 33 romans mis en candidature cette année.

Pour la vingt-deuxième fois, Saint-Pacôme avait réuni sous les couleurs de l’automne une centaine d’amateurs venus célébrer le roman policier québécois. L’invitée d’honneur, la journaliste Isabelle Richer, a donné le ton à la soirée en soulignant combien l’univers du roman policier exerce une attraction particulière sur elle comme sur beaucoup de gens. Ses propos sur son propre rapport à l’écriture ont été très appréciés du public.

Bonneau et Lamouche

La femme papillon, publié chez Fides, est le quatrième titre où Jean-Louis Blanchard met en scène son improbable duo d’enquêteurs, les trois autres étant Les os de la méduse, Le silence des pélicans et La constellation du chat. Dans cet épisode, le très incompétent inspecteur Bonneau est l’invité d’honneur du président français. Il se fait enlever dès les premières heures de son arrivée à Paris, et l’enquête devient internationale. Dans la plus pure tradition comique, l’incapable inspecteur sera sauvé malgré lui par son assistant Lamouche, après de joyeuses et invraisemblables péripéties.

Au moment de recevoir son prix, l’auteur a salué l’audace du jury qui n’a pas hésité à couronner un roman policier « un peu atypique, en dehors des codes ». Il y a une quinzaine d’années, a-t-il rappelé, une éditrice lui avait affirmé être prête à publier son premier roman, « à condition d’enlever tout ce qui était humoristique dedans! Ça m’avait interloqué. Moi, je suis d’avis que le polar peut être noir, mais il peut aussi être sociologique, sarcastique, humoristique, et il peut être tout ça à la fois. »

La fête du polar

Comme à chaque année, entrevues, lecture d’extraits et remises de prix alternaient avec les quatre services du souper préparé par Martin cuisine de La Pocatière. Les auteurs Jean-Louis Blanchard et Jacques Savoie (La honte de Frank White) étaient présents, et si le troisième finaliste, Guillaume Morrissette (Le poids des années), participait le même soir au Salon du livre de la péninsule acadienne à Shippagan, il a tout de même tenu a assister à la soirée via un lien vidéo.

Cette année, la présidente du jury était l’auteure Geneviève Lefebvre, dont le roman La vie comme avec toi a remporté le prix Coup de cœur au gala de 2013. Son travail de juré lui a fait mesurer la vigueur du polar d’ici. « Qu’on se le dise, a-t-elle affirmé, le roman policier se porte magnifiquement bien au Québec. Que des auteurs mettent en vedette des personnages récurrents que le lecteur ravi voit évoluer au fil des romans, ou qu’une plume singulière et forte se lance dans l’écriture d’un premier polar, la production est diverse, riche, et foisonnante. »

L’apport de la Société du roman policier de Saint-Pacôme à ce foisonnement a été reconnu de tous les invités de ce 22e gala, et le gagnant a résumé cette impression avec ces mots : « vous avez fait beaucoup depuis 22 ou 23 ans, et j’espère que vous le ferez encore pour les 22 ou 23 prochaines années. »

Jean-Louis Blanchard a semblé apprécier sa soirée pacômienne. Photo : Éliane Vincent