La ferme-école Lapokita n’avait pas prévu devenir un refuge pour animaux de ferme négligés ou maltraités, mais lorsque l’occasion s’est présentée, l’équipe a accepté de le faire pour le bien-être des animaux.
La ferme-école a pour mission d’appuyer l’enseignement donné à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière. Sur place, les étudiants apprennent toutes les étapes de gestion d’une ferme bovine laitière (bio et conventionnelle) ou de production ovine. Le secteur équin n’est pas en reste non plus.
L’hiver dernier, le directeur Normand Caron a reçu une demande inattendue. Le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) l’a contacté au sujet de la prise en charge de deux chevaux négligés. « On m’a dit “on pense qu’il y a un animal qui ne peut pas supporter le voyage. Pourriez-vous le prendre en charge?” », raconte Normand Caron, directeur de la ferme-école Lapokita. « On n’avait jamais pensé à ça. »
Lapokita a donc accueilli les deux chevaux. Les animaux amaigris ont été isolés pour protéger le troupeau équin qui se trouve sur place, puis ont été soignés et nourris. L’un d’entre eux a pu être adopté, mais l’autre n’a pas survécu. « Nous, on leur assure de reprendre une santé. Quand c’est stabilisé, le MAPAQ recherche des foyers d’adoption. On ne les prend pas à long terme. »
Nous, on leur assure de reprendre une santé. Quand c’est stabilisé, le MAPAQ recherche des foyers d’adoption. On ne les prend pas à long terme.
En attendant
Récemment, la ferme-école a reçu deux lapins, sept canards et une poule. La poule était trop mal en point pour survivre et les canards ont vite trouvé preneur. Les lapins se sont reproduits et ont conçu pas moins de 10 bébés. Lorsqu’ils seront plus grands, ils seront prêts à rejoindre leurs nouvelles familles.
Normand Caron ajoute que la majorité des actions du MAPAQ sont plus des prises en charge que des saisies. « Souvent ils vont arriver chez le propriétaire, qui est souvent désarmé ou par méconnaissance… et ils vont convaincre le propriétaire de céder ses animaux. »
Personne à la ferme ne sait d’où proviennent les animaux, sauf ceux qui les transportent. Une entente de confidentialité est signée dans leur cas.
Sélection
Le téléphone peut sonner à tout moment. « On a un droit de refus si on n’a pas l’espace. Demain matin, s’ils m’amènent 15 chevaux, c’est impossible. II y a un trop gros danger de contamination, car je ne peux pas les isoler les 15. J’ai de la place pour maximum de cinq à six », précise le directeur.
Ce sont surtout des animaux négligés par manque d’alimentation ou de soin. La ferme-école n’a pas eu à ce jour à traiter des cas de maltraitance où un animal aurait été blessé après avoir été battu par son propriétaire. « On a pris ça ce dossier-là surtout pour le bien-être animal. C’est de donner une chance à ces animaux-là qui n’ont rien demandé. »
C’est aussi une belle façon de conscientiser les étudiants. Très peu d’entre eux s’en occuperont toutefois, car le personnel prend des mesures supplémentaires pour les approcher, ce qui serait plus compliqué avec plusieurs étudiants.