Au début des années 1930, L’Islet-Station est un centre industriel qui connaît une croissance exceptionnelle. On y trouve des briqueteries, une manufacture de cercueils et une fonderie qui a le vent dans les voiles.
Cette première fonderie a été mise sur pied par Charles-Hector Lepage de Québec et Edmond Leclerc de L’Islet. Constituée en compagnie le 18 mars 1911, elle est connue sous le nom de Le Poêle National Limitée. Avec d’autres hommes actionnaires, Lepage et Leclerc souhaitent manufacturer des poêles et une variété de machineries. En 1915, l’entreprise passe aux mains d’Oscar Dugal, un homme d’affaires de Québec et conserve la vocation première reliée à la production de poêles et d’objets divers reliés à la fonte.
Le 28 octobre 1916, avec d’autres partenaires, le fondeur Émile Couillard-Després et l’industriel Joseph-Édouard Thibault de Montmagny reprennent la compagnie d’Oscar Dugal et lui donnent le nom de Fonderie de L’Islet Limitée. Avec une main-d’œuvre qui tourne autour de 150 employés, sa production est impressionnante. En 1937, elle fabrique 5000 poêles, 1178 poêles à gaz et au bois, 350 fournaises à air chaud et 454 lessiveuses électriques. Avec les années, l’entreprise connaît une belle croissance avec une cinquantaine de succursales réparties dans toutes les régions du Québec.
À partir du début des années 1950, l’usine connaît une expansion et ajoute des poêles électriques à son inventaire, rivalisant de plus en plus avec la compagnie Bélanger de Montmagny. Probablement en raison de la concurrence, l’entreprise abandonna la métallurgie en 1970 pour se tourner vers la fabrication de roulottes. Elle sera alors connue sous le nom des Industries L’Islet.
Aujourd’hui, plusieurs objets provenant de la Fonderie piquent la curiosité. On peut penser à ses ouvre-boîtes, tabatières, cendriers, sertisseuses et poêles à frire. Ses objets gagneraient d’ailleurs à être mis en valeur grâce à l’implantation future d’un petit centre d’interprétation sur l’histoire industrielle de L’Islet.