Un propriétaire de chalet de Saint-Aubert, Marcel Bélanger, critique la gestion du niveau du lac Trois-Saumons où il réside occasionnellement. Selon lui, la Municipalité, qui s’occupe de la gestion du barrage veillant au bon niveau du lac, ne laisse pas passer suffisamment d’eau, ce qui occasionne, au printemps, des bris aux installations fixes des résidents au moment de la fonte des glaces.
Le lac Trois-Saumons a peu de secrets pour Marcel Bélanger. Le chalet dont il est propriétaire depuis 1985 a été construit en 1941 et il a toujours appartenu à sa famille. Il fréquente donc l’endroit depuis sa tendre enfance. Lorsqu’il avance que le niveau de l’eau du lac est maintenu volontairement trop haut, c’est parce qu’il l’a vu évoluer au fil du temps.
« Un lac moins haut, c’est une tourbière. Les gens ne construisent pas de chalets dans une tourbière », déclare-t-il.
Son quai se terminait avant 10 pieds plus loin, a-t-il illustré. Il l’a rétréci depuis à deux reprises, au fur et à mesure que la berge s’est rapprochée de son chalet avec l’augmentation du niveau de l’eau, mais également parce que les glaces s’y sont attaquées à quatre reprises lors de la fonte printanière.
Nichés dans une baie située à l’est du lac, le chalet de Marcel Bélanger et son quai sont exposés au vent dominant d’ouest. Lorsqu’il a le malheur de souffler un peu trop fort au printemps, il amène avec lui une déferlante de glaces qui s’abat sur les quais des chalets de ce secteur. Le dernier incident de ce type est survenu au printemps 2019. De l’avis de Marcel Bélanger, les dommages étaient toutefois mineurs.
Selon lui, cette situation ne surviendrait pas si le niveau du lac était maintenu beaucoup plus bas, surtout lors de la fonte des neiges. Il a fait de ce point son cheval de bataille depuis une vingtaine d’années, d’abord auprès du Club des résidents du lac Trois-Saumons, lorsque celui-ci était propriétaire et gestionnaire du barrage, et plus récemment auprès de la Municipalité de Saint-Aubert, titulaire et responsable de la gestion de l’ouvrage depuis 2013. « Une municipalité a la responsabilité d’assurer la sécurité des biens de ses citoyens », plaide-t-il.
Coulée d’eau
La coulée d’eau à ce barrage est un autre élément que critique Marcel Bélanger. Deux plaintes à ce propos, dont nous n’avons obtenu copies, ont été formulées et envoyées récemment à la Municipalité, de l’avis de ce dernier.
L’auteur mentionne que ladite coulée d’eau de 30 L/seconde, qui doit être respectée à partir de l’ajout au barrage des poutrelles devant permettre le rehaussement du niveau du lac en saison estivale, tel que rédigé dans le protocole de gestion de l’ouvrage, n’est pas respectée. M. Bélanger stipule qu’une règle graduée à 6 pouces se trouvait jadis sur le barrage et permettait ainsi de calculer le débit de cette coulée d’eau, un écoulement de 5 pouces représentant 30 litres d’eau par seconde.
Même s’il précise que cette règle graduée ne figure plus sur l’installation, il mentionne avoir été en mesure de calculer le débit actuel en utilisant un contenant de 75 litres sous la trappe de la coulée et en chronométrant le temps de remplissage. Il a répété cette méthode une vingtaine de fois, dit-il, ce qui lui a permis d’établir la moyenne du temps de remplissage entre 3 et 4 secondes, ce qui donne une coulée d’eau autour de 20 L/seconde.
Dans le procès-verbal de la réunion du 12 mai du conseil municipal de Saint-Aubert, il est bel et bien mentionné que la Municipalité a reçu les deux plaintes de M. Bélanger par courriel, mais le contenu n’y est toutefois pas précisé, sinon que les élus s’abstiennent d’y donner suite. Quant au principal intéressé, il n’exclut pas maintenant d’autres recours pour faire entendre ce qu’il qualifie de « non-respect » du protocole de gestion du barrage par la Municipalité.