La gîte qui accueille plus que des touristes

France Harvey devant son gîte. Photo : Maxime Paradis

France Harvey n’est pas une propriétaire de gîte comme les autres. Contrairement à plusieurs pour qui la fréquentation de leurs établissements est réservée exclusivement aux touristes de passage, France ouvre une partie de sa propriété à la communauté de Saint-Roch-des-Aulnaies et des environs pour des ateliers et des soirées 5 à 7.

L’histoire de France Harvey et de son gîte La Marie-Simonne pourrait avoir un air de déjà-vu : un couple qui rêve depuis toujours d’une propriété en bordure du fleuve tombe amoureux d’un village et d’une maison. Des amis de la ville, de passage dans le Bas-du-Fleuve, suggèrent ensuite à France d’y ouvrir un gîte, car elle reçoit si bien et que sa demeure a ce petit quelque chose d’apaisant qui fait qu’on y dort « comme à la maison ».

La suite prend plutôt une tournure inattendue. France Harvey, une femme active aux mille et une passions, cherche plutôt à prendre racine dans sa communauté d’adoption. Sa recette : ouvrir ses portes aux « gens de la place » et non seulement aux touristes, comme le veut d’ordinaire la coutume du gîte.

« Je veux être partie intégrante du village. Les touristes, je les adore, tous ceux que j’ai accueillis au fil des ans ont été extrêmement aimables. Mais les relations les plus durables, c’est avec les gens à proximité qu’on les noue. Et quand on arrive de l’extérieur comme moi, j’avoue que ça facilite l’intégration », raconte France.

Ouverture au village

Cette ouverture sur le village a commencé tranquillement avec le confinement. Forcée de fermer pour la première fois depuis 2017, France a décidé de suivre une formation en agriculture maraîchère. Lorsqu’elle rouvrait ses portes il y a deux ans, l’établissement adoptait le nom de Marie-Simonne — hommage à sa fille (Marie-Ève) et à sa grand-mère maternelle Simonne —, et prenait un virage agrotouristique.

L’offre en ateliers de toutes sortes, tenus en collaboration avec d’autres personnalités de la région, s’est développée dans la foulée. « On offre des ateliers de peinture, de cuisine italienne, de conservation des aliments, et même d’herboristerie et de fabrication de plantes médicinales, énumère la propriétaire. t c’est offert autant aux touristes de passages qu’aux gens du village », ajoute-t-elle. Cette diversification d’activité a même valu à France Harvey la nomination d’ambassadrice du Tourisme créatif dans la MRC de L’Islet.

Neige et Lumières

Comme si ce n’était pas suffisant, une corde de plus à l’arc déjà bien garni du gîte La Marie-Simonne a été ajoutée récemment. Dans le cadre de l’initiative Neige et Lumières de Région L’Islet, France Harvey s’ouvre une fois de plus aux gens de son village et des alentours en tenant des 5 à 7 animés autour du feu, lorsque la température le permet.

Trois soirées ont été tenues jusqu’à maintenant, toutes trois couronnées de succès. La première, qui s’est terminée de façon beaucoup trop abrupte au goût de France lorsque les 19 heures ont sonné, l’a convaincue d’étirer la sauce. Donc, la deuxième fois, elle propose un repas hot-dogs. Les profits de ces ventes ont ensuite été remis au Centre jeunesse de Lanaudière, en aide aux jeunes de 18 ans et plus qui quittent leurs familles d’accueil.

Le même concept a été repris pour la troisième soirée organisée cette fois sous le thème de la « Fiesta mexicaine », le 20 janvier, avec un menu adapté aux circonstances. Une quarantaine de personnes se sont déplacées lors de cette soirée — d’aussi loin que Val-Bélair ! —, et 216 $ ont été amassés.

La prochaine soirée, prévue pour le 17 février, promet cette fois d’être tenue en l’honneur de Marco Pelletier, propriétaire du Marché des Aulnaies. « On a arrêté cette date, car tout le monde du village veut passer une soirée avec lui et qu’il nous a confirmé être disponible », poursuit France Harvey, qui a visiblement bien réussi le pari de l’enracinement au sein de la communauté de Saint-Roch-des-Aulnaies.

Fiesta mexicaine tenue le 20 janvier dans le cadre de l’initiative Neige et lumières. Photo : Facebook La Marie-Simonne