Les résidents du lac Saint-Pierre semblent plus que jamais déterminés à maintenir la qualité de son eau. Depuis l’éclosion majeure d’algues bleues survenue à l’été 2021, une forme d’unanimité émerge quant aux actions à poser pour assurer la bonne santé de l’étendue d’eau.
Les fortes pluies ont brouillé l’eau du lac Saint-Pierre à quelques reprises durant l’été, mais les algues bleues se sont faites plus timides que les autres années, circonscrites pour la plupart à des endroits « très stagnants ».
L’optimisme de la vice-présidente de l’Association des propriétaires du lac Saint-Pierre, Ophélie Deschamps Lévesque, a de quoi réjouir. Il y a deux ans, après un été catastrophique où les algues bleues ont proliféré pratiquement partout dans le lac Saint-Pierre, l’heure était plutôt au déchirement entre les propriétaires riverains.
« La situation d’il y a deux ans a été une forme de wake up call pour pas mal tout le monde », avoue-t-elle.
Dès l’assemblée générale de l’été 2022, un plan d’action sur trois ans a été adopté à l’unanimité par l’Association des propriétaires du lac Saint-Pierre. Les postes vacants au conseil d’administration, d’ordinaire difficiles à combler, sont depuis tous occupés.
D’autres personnes souhaitant s’impliquer ont aussi été mises à contribution, une quinzaine d’entre eux étant impliqués dans l’administration ou dans les travaux de terrain autour du lac, ce qui implique notamment l’entretien des chemins et des fossés pour réorienter ou diminuer le ruissellement.
Plan d’action
L’Association jouit de l’appui indéfectible d’Obakir, organisme de bassins versants de Kamouraska, L’Islet et Rivière-du-Loup, qui l’a aidée à décrocher une aide financière de 21 000 $ du Fonds régions et ruralités du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et de la MRC de Kamouraska. Avec cette somme, elle est en mesure de faire cheminer au moins trois volets de son plan d’action 2023-2026.
L’un d’entre eux concerne la plantation de bouts de bandes riveraines, avec l’accord des propriétaires. Cette démarche est rendue possible grâce au carnet des bandes riveraines réalisé par Obakir.
Celui-ci a permis d’acquérir de meilleures connaissances sur les endroits les plus sensibles, ou les plus vulnérables, autour du lac Saint-Pierre. Des élèves des écoles primaires des trois municipalités riveraines, Mont-Carmel, Saint-Gabriel-Lalemant et Saint-Pacôme, pourraient participer à ces plantations, en ayant au préalable été sensibilisés aux bonnes pratiques à adopter en bordure d’un lac.
Le volet éducationnel doit aussi s’exprimer par la création d’une brigade bleue, avec pour objectif de faire de la sensibilisation auprès des riverains du lac Saint-Pierre.
« Les enjeux autour d’un lac évoluent constamment. Les algues bleues en sont un plus récurrent, mais il y a aussi la question de la moule zébrée qui a fait son apparition il y a plus d’un an au lac Témiscouata. Pour ceux qui font de la pagaie d’un lac à l’autre, il faut les sensibiliser à cette nouvelle réalité si on souhaite qu’ils fassent preuve de vigilance », explique Anne-Marie Beaudoin, chargée de projets chez Obakir.
L’acquisition de connaissances est le troisième et dernier volet du plan d’action ciblé par l’aide financière. Il vise à obtenir des données sur la qualité de l’eau, sa température, et à assurer un suivi à l’intérieur d’un registre. Un échantillonnage a été réalisé cette année par l’Association, de confirmer Obakir, mais les données ne sont toujours pas disponibles.
Les municipalités
L’Association des propriétaires du lac Saint-Pierre est consciente qu’elle ne peut réaliser seule toutes les actions de son plan 2023-2026. Des rencontres avec les trois municipalités ont eu lieu, et des actions leur ont été spécifiquement déléguées. Bonifier la réglementation municipale, la communiquer et l’appliquer sont du nombre. « Un nouveau résident qui s’installe autour d’un lac est laissé à lui-même. Si on veut que la bonne information se rende à lui et qu’il la suive, il faudrait que ça passe par l’Association, mais nous sommes tous des bénévoles. Un suivi plus serré fait annuellement par l’inspecteur municipal est souhaitable », conclut Ophélie Deschamps Lévesque.