La pépinière des battures : Une touche de Saint-Laurent pour vos platebandes

Pousses en démarrage. Photo : Courtoisie Claudie Gagné.

Claudie Gagné des Jardins de la mer est déjà bien connue au Kamouraska et au-delà pour savoir tirer des berges du Saint-Laurent le meilleur des plantes de mer qui y poussent. Après avoir contribué à démocratiser l’usage de ces herbes depuis une vingtaine d’années, elle désire maintenant les voir proliférer dans les platebandes des gens de la région par le biais de La pépinière des battures dont l’ouverture est prévue le 18 juin prochain.

L’expression « un beau problème » n’est certainement pas la préférée de Claudie Gagné. Autant elle s’est battue dans les premières années de son entreprise les Jardins de la mer pour faire cheminer les plantes salines issues du rivage kamouraskois vers nos assiettes, autant elle se retrouve aujourd’hui victime de son succès. « J’ai trop de demandes, je ne fournis pas. En fait, je devrais plutôt dire que la nature ne fournit pas », reprend-elle.

Aux ventes qu’elle effectue à sa boutique de Saint-Germain-de-Kamouraska ou d’autres points de chute au Québec s’ajoutent, depuis plusieurs années, certaines des meilleures tables du Québec. Depuis, c’est au tour des microbrasseries, des microdistilleries et des cidreries d’intégrer ces herbes dans leurs recettes, ce qui nécessite chaque fois des quantités énormes de ces plantes de mer et qui cause une pression indue sur les écosystèmes où elles s’épanouissent normalement, ce qui va à l’encontre des valeurs de Claudie Gagné.

« Parfois, on peut me demander jusqu’à 100 kilos de foin d’odeur. Je ne ramasse même pas ça dans une année ! Et c’est aussi beaucoup trop important par rapport à la capacité de régénération de la nature. Des battures où poussent naturellement les plantes de mer que je cueille, on est choyé au Bas-Saint-Laurent, mais ailleurs au Québec, il n’y en a pas beaucoup des endroits propices où on peut les retrouver à l’état sauvage », poursuit la cueilleuse.

La pépinière des battures vise donc à régler en partie cette problématique, mais surtout, à rendre monsieur et madame Tout-le-Monde autonomes en approvisionnement de plantes de mer, en les intégrant directement dans leurs platebandes à la maison. Une dizaine de variétés de plants seront disponibles bientôt pour la vente et pousseront dans l’ombrière que Claude Gagné s’apprête à aménager cette année aux Jardins de la mer. Elle est appuyée financièrement dans sa démarche par la MRC de Kamouraska, alors que Biopterre collabore à intégrer, à terme, une véritable pépinière sur le site.

« Pour moi c’est aussi une façon de m’assurer un certain rendement dans le futur, car la vérité est que les battures sont de plus en plus asphyxiées par les plantes envahissantes, ce qui mine déjà l’approvisionnement, et que l’augmentation du niveau de l’eau avec les changements climatiques risque aussi de compliquer les conditions de pousse des plants dans le futur. »

Festival et concours

Claudie Gagné a décidé d’accompagner l’ouverture de sa pépinière d’un Festival des plantes les 18 et 19 juin. Des passionnés de plantes sauvages et médicinales s’y sont donné rendez-vous pour partager leurs connaissances à travers des ateliers et faire découvrir leurs produits. La programmation officielle doit être dévoilée bientôt.

Un concours s’adressant aux propriétaires de terrains en bordure du fleuve au Kamouraska est aussi lancé dans la foulée. Il invite ceux-ci à réhabiliter leurs berges par l’aménagement de l’équivalent d’un mètre carré de terrain avec des plantes de bord de mer qu’ils se seront procuré à La pépinière des battures ou un autre fournisseur. « N’allez pas déterrer des spécimens qui sont déjà sur les battures », insiste Claudie Gagné.

Les paysagistes en herbes sont invités à partager le fruit de leur création par photo, avant et après, se qualifiant par le fait même pour le tirage d’un aménagement paysager d’une valeur de 5000 $ qui sera réalisé au printemps 2023. Plus de détails aux www.lesjardinsdelamer.org.