La Pocatière au cœur d’une région viticole en émergence

Il n’y a pourtant aucun vignoble d’établi, mais La Pocatière se situerait néanmoins au cœur d’une région viticole en émergence. Du moins, c’est l’avis du Conseil des vins du Québec qui a défini récemment sept régions viticoles bien distinctes afin d’améliorer notamment la promotion des vignobles qui les composent.

Ces sept régions se trouvent principalement dans le sud-ouest du Québec, là où des vignobles y sont déjà bien implantés depuis plusieurs années et où le climat permet une période de croissance beaucoup plus longue de la vigne. Des critères spécifiques comme la géologie des sols, le climat, la pluviométrie et le relief ont tous été étudiés afin d’en arriver à la catégorisation actuelle.

« Ce n’est pas un projet qui doit donner naissance à des AOP (appellation d’origine protégée). L’approche cherche plutôt à bonifier le discours autour des vins québécois auprès des passionnés de l’industrie, mieux communiquer nos terroirs et crédibiliser davantage la démarche vigneronne québécoise », résume Matthieu Beauchemin, vigneron montérégien associé à la région Lac Saint-Pierre.

Responsable de ce dossier avec Nadia Fournier et d’autres intervenants du monde viticole, Matthieu Beauchemin et ses collègues ont non seulement tracé les contours de ces nouvelles régions dans le respect de critères géographiques et géologiques précis, mais ils se sont également assurés que celles-ci contenaient une masse critique de vignobles ayant le potentiel de perdurer dans le temps. Les secteurs où l’on ne trouve pas suffisamment de vignobles, mais où l’on estime qu’on peut y déceler « le début de quelque chose », ont été regroupés au sein de régions qualifiées « d’émergentes ». La Pocatière et ses environs sont de ce nombre.

« Personnellement, je crois qu’il y a un beau terroir à développer dans le coin de La Pocatière et du Kamouraska. Le climat du Bas-du-Fleuve peut facilement rappeler celui de la vallée d’Annapolis en Nouvelle-Écosse, où le travail de la vigne va débuter plus tard au printemps, mais se terminer plus tard en automne. C’est des climats souvent très intéressants pour les bulles et les blancs. »

Déjà, la région se distingue depuis quelques années avec trois vignobles répartis dans Kamouraska et L’Islet : le Vignoble Amouraska de Saint-Alexandre-de-Kamouraska, Le Recul de Saint-Germain-de-Kamouraska, et le doyen, le Vignoble du Faubourg de Saint-Jean-Port-Joli, en activité depuis une vingtaine d’années. Dans le cas du Recul, Matthieu Beauchemin s’est d’ailleurs dit familier avec le travail du vigneron Samuel Lavoie qui cultive 5000 vignes Roland, un cultivar typiquement kamouraskois découvert au début des années 2000 par Roland Boisvert… à La Pocatière.

« Les régions qu’on qualifie d’émergentes ont des particularités géologiques et climatiques qui restent encore à définir. Elles seront étudiées davantage au fur et à mesure que l’industrie se structurera dans ces secteurs et qu’on viendra à y retrouver une masse critique de vignobles », poursuit Matthieu Beauchemin.

Pour en savoir davantage sur les sept régions viticoles déterminées par le Conseil des vins du Québec, rendez-vous au https://vinsduquebec.com/nos-regions/.