La Pocatière : D’où vient le nom Quartier latin?

Vue sur la 3e avenue de Guise dans le Quartier latin de La Pocatière. Photo : Maxime Paradis

L’expression est consacrée, mais plusieurs ignorent son origine. Pourquoi attribuons-nous donc le nom de Quartier latin à la partie résidentielle derrière la Caisse Desjardins de l’Anse de La Pocatière et le Cégep de La Pocatière? Pierrette Maurais, historienne et ethnologue, a répondu à cette question.

Le Quartier latin de La Pocatière se divise en deux parties séparées par la 2e rue Guimond, communément appelée côte du Collège, qui fait le lien entre la 4e avenue Painchaud et la 1re avenue de la Grande-Anse. Il s’agit d’un des premiers endroits où une forme de concentration urbaine s’est développée, à la suite du déménagement en 1800 de l’église de la seigneurie à l’endroit où se trouve actuellement la cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

« La maison rose sur la 3e rue Fraser est la plus ancienne du quartier. Elle remonte à 1863. Au départ, c’étaient des artisans et des journaliers qui habitaient principalement le quartier. Les choses vont changer à partir du moment où le Collège de Sainte-Anne va faire bâtir des résidences pour loger ses professeurs de la Faculté d’agriculture, aujourd’hui l’ITAQ », explique Pierrette Maurais.

L’arrivée de professionnels est d’ailleurs ce qui explique le surnom de Quartier latin qui sera attribué à cet ensemble de rues. Ce nom est celui qui était utilisé dans les grandes villes de l’époque pour qualifier les quartiers avoisinant les institutions d’enseignement, où s’installe une forme d’élite intellectuelle. Si une mixité des métiers et un nombre significatif d’étudiants y habitent désormais, le qualificatif est demeuré auprès des gens de La Pocatière et des environs.

Histoire et patrimoine

Trait d’union depuis toujours entre le centre-ville de La Pocatière et les terres agricoles de la Grande-Anse, le Quartier latin a été reconfiguré à quelques reprises afin de s’adapter aux besoins de la ville en développement. Les rues étroites où circulaient des voitures à cheval ont été élargies pour permettre le passage des automobiles.

La 2e rue Guimond (côte du Collège) a fait son apparition au début des années 1950. Dix ans plus tard, la construction des résidences du Collège – aujourd’hui celles du Cégep de La Pocatière – forcera le déménagement de certaines des maisons du quartier sur la 1re rue Poiré.

Sur le plan architectural, à l’exception de deux bungalows dont la construction remonte aux décennies 1960 ou 1970, le Quartier latin se distingue par son ensemble de maisons datant d’avant 1940.

L’entretien minutieux de celles-ci par la plupart des propriétaires a conféré au quartier, au fil des décennies, un cachet patrimonial unique, rehaussé par une végétation mature, voire centenaire dans certains cas.

Une fiche datant d’octobre 2000 et rédigée par Jeanne Maguire, agente de développement culturel à la MRC de Kamouraska, à partir d’informations fournies par Pierrette Maurais, vient confirmer la chose en ce qui concerne notamment le 206, 3e avenue De Guise.

L’architecture néogothique de la maison, qu’on estime bâtie en 1938, la couleur jaune du revêtement, la présence sur le terrain d’arbres matures et d’une haie basse en bordure de la rue sont autant d’éléments jugés conférer un intérêt patrimonial supérieur.