Le projet de regroupement entre La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière et Saint-Onésime-d’Ixworth franchit une étape cruciale. Dès janvier, un décret officiel sera déposé au ministère, ouvrant la voie à la création d’une grande ville nommée La Pocatière, prévue pour voir le jour à l’été 2025.
« Nous avons consulté, débattu et écouté les citoyens, et la majorité comprend l’importance de cette fusion pour notre avenir collectif, souligne Jean-François Pelletier, maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Le projet réunit trois municipalités qui, bien que distinctes dans leur histoire et leur identité, partagent des défis communs et une ambition collective de modernisation. »
Pour le maire de La Pocatière Vincent Bérubé, la démarche de présentation a été axée sur la collaboration et la compréhension. « Nous avons fait appel à une agence pour vulgariser les chiffres et rendre les enjeux plus accessibles. L’objectif principal était de faciliter la compréhension des réalités administratives et politiques liées à la fusion. Les termes techniques et les processus décisionnels peuvent parfois être difficiles à saisir pour les citoyens. Cette approche a permis de clarifier les bénéfices potentiels et les raisons derrière cette démarche. »
La nouvelle entité regroupera une population estimée à 6400 habitants, avec un budget consolidé de près de 13 millions $. Cette structure permettra une gestion centralisée et plus efficace des ressources, tout en conservant une forte identité locale grâce à la création des districts municipaux de Sainte-Anne et de Saint-Onésime.
« Nous voulons une ville forte et attrayante, capable de répondre aux besoins diversifiés de ses citoyens tout en respectant leurs particularités », affirme M. Pelletier. Le choix de conserver le nom La Pocatière vise à simplifier la transition administrative, et à maintenir un ancrage historique. « La Pocatière est déjà reconnue comme un point de référence dans la région, ce qui facilite aussi les démarches liées aux changements d’adresse pour les résidents et les entreprises. »
Répartition équitable
Le regroupement repose sur une répartition équitable des dettes et des surplus entre les municipalités, sur une harmonisation des taux de taxation, et sur une vision partagée du développement économique et social. « Les petites municipalités peinent à répondre seules aux exigences croissantes des gouvernements en matière de services et de normes. Ensemble, nous serons plus forts et mieux équipés pour relever ces défis », ajoute M. Pelletier.
Les services municipaux tels que la gestion des matières résiduelles, la protection incendie, ou encore les initiatives environnementales bénéficieront d’une organisation consolidée et mieux financée. Selon les projections, certains citoyens verront même leur impôt foncier diminuer grâce à l’équilibre financier créé par cette fusion.
Le processus, qui a nécessité plusieurs mois de consultations publiques et de présentations, a été ponctué d’interrogations et de débats. Certains citoyens se demandaient pourquoi une telle fusion était nécessaire, ou évoquaient la crainte de perdre leur autonomie municipale. « Nous comprenons ces préoccupations, mais il faut voir au-delà : les réalités actuelles imposent des regroupements pour garantir la qualité des services à long terme », explique M. Pelletier.
Les rencontres avec les firmes d’experts et les citoyens ont permis de dissiper plusieurs craintes, bien que certains restent réfractaires au projet. « Ce sont souvent les voix des opposants qu’on entend le plus, mais en réalité, la majorité des gens voient les bénéfices de cette fusion », note le maire. Le processus de transition inclura une phase d’ajustement pour s’assurer que chaque municipalité intègre ce changement de manière harmonieuse.
Une ville tournée vers l’avenir
Une fois créée, La Pocatière 2025 ambitionne de devenir un pôle régional attractif combinant les forces de chaque municipalité. Le bord du fleuve apportera son dynamisme commercial et touristique, tandis que les zones agricoles et forestières contribueront au développement durable et au potentiel économique local.
« L’une des raisons principales de la fusion, c’est l’attractivité », dit Vincent Bérubé, soulignant l’importance de garder les citoyens dans la région, et de développer un milieu qui favorise des projets collectifs. « L’idée est de créer une nouvelle entité municipale capable de répondre efficacement aux besoins de ses résidents tout en renforçant l’attrait pour de nouveaux arrivants. »
« Ensemble, nous pourrons mieux promouvoir notre région, attirer de nouveaux résidents, et soutenir nos entreprises locales », conclut Jean-François Pelletier. Avec un potentiel foncier accru et une gestion centralisée, La Pocatière se prépare à écrire un nouveau chapitre de son histoire.
Les mois à venir seront décisifs. Une fois le décret signé en janvier, les trois municipalités entameront une période de transition pour s’assurer que la nouvelle ville démarre sur des bases solides dès juillet 2025.