La population envoie plus de matières au bac brun en 2020

L'usine de biométhanisation à Rivière-du-Loup. Photo : Stéphanie Gendron.

Les citoyens du Kamouraska envoient plus de déchets de table au bac brun cette année, si on compare à 2018. Toutefois, l’argent pour rénover l’usine dans le but de transformer les matières en gaz comprimé n’est toujours pas confirmé.

Au net, l’usine a reçu du 1er janvier 31 août 2018 2057 tonnes de matières, comparativement à 2465 tonnes pour la même période en 2020. Toutes les municipalités ont augmenté leur apport. Pour Saint-Alexandre par exemple, on est passé de 65 tonnes à 121 tonnes. L’augmentation est de 33 % pour le regroupement de Saint-Pascal.

« La population contribue de mieux en mieux. Grâce aux campagnes de financement des municipalités et de Co-éco, notamment. On est contents, ça fait moins de matières enfouies. Mais on sait qu’il en reste encore, à l’évidence », a dit Michel Lagacé, président de la SÉMER, qui gère l’usine.

Conversion au comprimé

Après avoir passé des années à tenter de faire fonctionner l’usine sans succès pour produire du gaz naturel liquéfié et ainsi engranger de l’argent, la SÉMER a dû changer sa façon de faire, le marché étant maintenant au gaz naturel comprimé. En mars 2018, elle a indiqué avoir besoin de plus de 2 M$ du gouvernement pour installer les équipements pour faire du gaz naturel comprimé et le vendre à Énergir. Ce dossier n’est toutefois pas réglé.

Le gouvernement demande à la SÉMER de réaliser les plans d’ingénierie pour préciser sa demande financière qui ne comportera ainsi pas de surprises. Pour financer ces plans, une solution a été trouvée.

« Un des derniers éléments du Pacte fiscal, c’était la “signature innovation” par MRC. Pour la MRC de Rivière-du-Loup, on parle de 1,2 M$ sur 5 ans (pour cette partie innovation). On a été sollicité pour identifier notre signature innovation. Le conseil de maires a dit qu’on avait déjà notre propre signature, c’est-à-dire, les énergies renouvelables (éoliens, biométhanisation, traitement des bois contaminés) », d’ajouter M. Lagacé.

Cette décision a été envoyée au ministère et la SÉMER attend depuis le mois d’août une signature à cet effet, qui permettra par la suite de financier les plans d’ingénierie.

« Ça vous nous permettre de déposer de la façon la plus précise ce que ça coûte la compression, on veut s’assurer que l’investissement requis ne comprendra pas d’investissements secondaires. On va faire une demande appuyée sur les plans d’ingénierie, qui va permettre de préciser la hauteur réelle du besoin », a-t-il ajouté.

« Le gouvernement du Québec veut s’assurer que la facture, du moment que la demande va être faite, sera une demande finale ».

Financement

Pendant ce temps, la SÉMER tentera d’aller chercher des revenus supplémentaires.

La SÉMER perd moins d’argent, ayant augmenté la taxation per capita à 10 $ par citoyen participant. Aussi, en ne tentant plus de faire du gaz naturel liquéfié, les factures d’électricité ont considérablement baissé.

« On a une meilleure situation financière. Elle n’est pas parfaite, pour être parfaite il faut vendre du biogaz. On demeure fragile, mais on a amélioré nettement la situation depuis l’année passée et quand je dis nettement, c’est nettement. »

La SÉMER ne dévoile pas ses états financiers ni l’état de son déficit. Un jugement de la commission de l’accès à l’information a statué qu’elle n’avait pas à le faire sur certains points en raison de la concurrence. L’organisation est financée à 40 % par la Ville de Rivière-du-Loup, 40 % la MRC de Rivière-du-Loup et la balance à un privé.