La réglementation sur les pitbulls ne fait pas l’unanimité à La Pocatière. Le rappel d’un vieux règlement prohibant leur possession sur le territoire de la ville, lors d’une capsule radiophonique réalisée par la contrôleuse des animaux de l’endroit, Mme Amélie Sirois, soulève l’ire d’Arnaud Wery, propriétaire de l’entreprise Éducateur Canin Québec. Selon lui, ce type de règlement ne fait qu’entretenir une psychose sociale.
Fort d’une expérience dans le domaine canin, au Québec et en France, Arnaud Wery ne comprend pas la réglementation de la ville de La Pocatière. Celle-ci mentionne que « tout chien de race Bull-terrier, Straffordshire Bull-terrier, American Bullterrier ou American Straffordshire terrier ou chien hybride issu d’une des races ci-mentionnées (communément appelé “pit-bull”) » constitue une nuisance et est prohibée.
Pour Arnaud Wery, cette situation est un non-sens. « Comment on peut déterminer si c’est un chien hybride? Un pitbull pure race, ou un boxer croisé avec du labrador, l’apparence est la même. C’est impossible de faire la différence, à moins de faire un test d’ADN. Même moi qui ai 27 ans d’expérience dans le domaine en serais incapable », dénonce-t-il.
Partenariat compromis?
Après avoir entendu le rappel de ce règlement à la radio de La Pocatière, Arnaud Wery a fait une sortie virulente sur sa page Facebook Éducateur Canin Québec. Il écrivait qu’il retirerait le prix qu’il a promis en lien avec un concours organisé par la Ville si une personne était victime de ce règlement. « Il est beaucoup trop général et touche beaucoup trop de chiens. Il ne fait qu’encourager une psychose collective », ajoute-t-il.
Il est beaucoup trop général et touche beaucoup trop de chiens. Il ne fait qu’encourager une psychose collective.
Sa publication, qui n’est pas passée inaperçue, a été accompagnée de commentaires de propriétaires de chiens qui lui ont donné raison. « Des fois, j’ai l’impression que je devrais leur montrer (aux gens) une photo de ses frères et sœurs pour leur faire comprendre (qu’il n’est pas un pitbull) », d’écrire Julie Archambault.
Solutions
Maintenant qu’il dit avoir « crevé l’abcès », Arnaud Wery, qui ne se dit pas contre une réglementation, en espère une qui pourrait être respectée, sans contradiction possible. « Par exemple, quel pourcentage de race interdite faut-il dans un croisé », a-t-il suggéré.
De plus, il croit que les municipalités auraient tout intérêt à consulter des experts dans le domaine canin avant de pondre des règlements de la sorte. Il cite en exemple Carl Girard, directeur de la SPA des Cantons à Cowansville, qui aurait contribué à l’élaboration de règlements concernant les animaux dans une vingtaine de municipalité de sa région. « Partout où il a écrit la réglementation, ça fonctionne bien. C’est un expert dans son domaine. On aurait tout intérêt à le consulter ici également », de conclure Arnaud Wery.