À l’origine Alphonse Desjardins se souciait plus de la personne que du profit : coopérer pour aider, se donner des atouts pour devenir plus indépendants, plus autonomes.
Le Québec a cru en cet homme et à sa façon de redéfinir la manière d’utiliser l’argent et le mettre au service des personnes et non les personnes au service de l’argent. Les Caisses Populaires ont été fondées et elles ont contribué à la « révolution » du peuple québécois. La mentalité du « petit pain » qui nous empêchait de rêver a été remplacée par la volonté de se donner les moyens de prendre en main notre économie.
Les Caisses n’avaient pas l’ambition d’enrichir les plus riches, mais de permettre à l’ensemble de la population de bâtir un monde meilleur par la coopération et le contrôle de nos moyens financiers. Il a fallu faire les efforts nécessaires, développer des compétences et éduquer un peuple. Pensons aux caisses scolaires, par exemple, qui ont habitué les jeunes à faire des dépôts hebdomadaires et leur apprendre que c’est avec des sous qu’on fait des piastres. Pensons aussi aux conseillers financiers qui nous ont habitués à faire un budget, établir nos priorités, favoriser les habitudes d’épargne. L’essentiel pour Desjardins n’était pas de faire des millions, mais d’aider le monde ordinaire à se donner les moyens de mieux vivre en se libérant des requins de la finance.
Les conseils d’administration de nos Caisses ont toujours l’obligation de fournir aux membres-sociétaires les conditions favorables à leur sécurité financière. Souhaitons que les membres élus à ces conseils écoutent davantage les membres et obligent la Fédération à prioriser la COOPÉRATION avant la RENTABILITÉ. La COOPÉRATION c’est plus qu’une ristourne, c’est un mode de vie, une manière de compter les uns sur les autres avant de compter les millions. La plus grande rentabilité c’est la rentabilité sociale partagée entre tous et non la rentabilité financière pour les plus riches.
André Drapeau, Saint-Roch-des-Aulnaies