La réserve de biodiversité du lac de l’Est se fait toujours attendre

Vue sur le lac de l’Est à partir du Camping. Photo : Facebook Camping et plage du Lac de l'Est.

Le lac de l’Est et son pourtour sont toujours dans l’attente d’être nommés réserve de biodiversité par le ministère de l’Environnement. Ce projet initié en 2013 par l’ancienne Conférence régionale des élus (CRÉ) du Bas-Saint-Laurent toucherait une superficie équivalente de 100 km2.

Ce projet, qui a fait l’objet de consultation lorsqu’il a été initié, bénéficie toujours d’une belle acceptabilité sociale dans le secteur du lac de l’Est, d’indiquer le président de la Corporation de développement de Mont-Carmel, Denis Lévesque. Précisons que le territoire visé par cette aire protégée concerne tout le lac, mais exclut la zone de villégiature actuelle, le camping, les érablières acéricoles potentielles et celles en production.

« Au départ, on était craintif, mais au fil du temps, on s’est rendu compte que le lac était une richesse pour Mont-Carmel et qu’il devait être protégé », indique le président.

Valérie Dancause, aménagiste à la MRC de Kamouraska, rappelle que le lac de l’Est avait été ciblé à l’époque par la CRÉ, à même titre que six autres territoires d’intérêt au Bas-Saint-Laurent, afin de répondre à ce désir du gouvernement d’augmenter le pourcentage de terres protégées dans la province. La superficie du lac de l’Est, son environnement topographique et sa végétation de feuillus sont autant d’éléments qui avaient influencé sa sélection.

Depuis, le projet est à l’étude au ministère de l’Environnement et un moratoire sur toutes les activités d’exploitation de ressources naturelles sur le territoire visé par la protection, comme la coupe forestière, est exercé. Advenant, une désignation officielle pour ce territoire, ce moratoire deviendra permanent et seules les activités récréatives seront permises dans ce qui deviendra une réserve de biodiversité.

Ironiquement, des permis d’exploration gazière et pétrolière, attribués sur le territoire visé pour la conservation, expliqueraient pourquoi l’analyse du dossier traîne, selon la Corporation de développement de Mont-Carmel et la MRC de Kamouraska. Une vérification auprès du ministère de l’Environnement ne nous a toutefois pas permis de confirmer l’information, la porte-parole Geneviève Lebel s’étant simplement limitée à mentionner que « les travaux se poursuivent [et] qu’aucun échéancier n’est déterminé pour le moment ».

Retombées

Selon la Corporation de développement de Mont-Carmel, les retombées financières directes liées à l’obtention d’une aire protégée sont difficiles à évaluer pour le moment. L’intégration d’un volet récréotouristique est possible, dans la mesure où celui-ci serait à faible impact environnemental, comme l’aménagement de sentiers pédestres, par exemple. Les infrastructures d’accueil et d’hébergement devraient toutefois être développées à l’extérieur de la zone de protection.

Dans les faits, la Corporation voit plus grand et rêve de voir la future zone de biodiversité s’articuler avec son projet de forêt de proximité (NDLR : territoire de coupe et d’aménagement forestier qui serait sous sa juridiction). Elle assurerait elle-même la gestion des deux entités dans un objectif de développement territorial cohérent. Le projet, sous cette forme, a déjà été présenté à la députée et ministre Marie-Eve Proulx, de mentionner Denis Lévesque. La Corporation est toujours dans l’attente de nouvelles à ce chapitre et compte la relancer prochainement.