L’organisme de bassins versants (OBV) de la Côte-du-Sud a poursuivi sa lutte contre la berce du Caucase l’été dernier dans la MRC de L’Islet. Une importante colonie s’étendant en bordure de la rivière Ferrée a ainsi été éradiquée.
La lutte à la berce du Caucase avait débuté à cet endroit bien avant que les OBV de Chaudière-Appalaches n’interviennent au cours des trois dernières années, à la suite d’un appui financier provenant du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR). Le comité de la rivière Ferrée avait déjà fait un travail en amont dès 2015-2016, de rappeler le chargé de projet à l’OBV de la Côte-du-Sud Bruno Fortin.
Les interventions réalisées cet été par une équipe de quatre personnes embauchées à temps plein ont permis de donner un coup de barre à une colonie de 2 km de longueur entre les municipalités de Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Louise, une des plus imposantes se trouvant sur son territoire, de l’avis de l’OBV. La rivière Ferrée, rappelons-le, est de plus en plus utilisée pour les activités récréatives, notamment la pratique du kayak.
« Le parcours emprunté par les kayakistes ne se trouvait pas dans le secteur où la colonie de berces du Caucase s’était développée. Il n’y avait donc pas de danger. Mais ce n’est quand même pas une infestation qui peut être prise à la légère, car cette plante représente un danger pour la santé publique en raison des brûlures qu’elle peut occasionner sur la peau », explique Bruno Fortin.
L’arpentage des berges de la Ferrée effectuée ces trois dernières années par l’équipe d’intervention de l’OBV de la Côte-du-Sud a permis d’éradiquer l’imposante colonie de berces du Caucase qui s’y était développée, mais également de freiner la reproduction potentielle d’autres plants. Comme le précise le chargé de projet, un seul plant de berce du Caucase peut produire jusqu’à 20 000 graines qui demeureront en dormance jusqu’à cinq ans dans le sol avant qu’une plante puisse en germer.
« Disons que le travail des dernières années nous permet de croire qu’aucune nouvelle graine n’est tombée au sol et qu’on est en train de diminuer le potentiel de reproduction dans ce secteur », ajoute-t-il.
1 %
S’il est facile d’éradiquer jusqu’à 99 % d’une colonie de berces du Caucase, Bruno Fortin mentionne que le 1 % des plants restants est souvent le plus difficile à trouver et celui qui pourrait provoquer une nouvelle infestation. Il cite en exemple le ruisseau Fourchette dans la région de Lévis où des travaux d’éradication avaient été entamés bien avant la mise sur pied du projet de lutte régionale conjoint par les OBV de Chaudière-Appalaches. Malgré de multiples interventions, des plants apparaissent encore à l’occasion, confie-t-il.
« Les causes de prolifération de la berce du Caucase sont principalement humaines. Oui, les graines peuvent être dispersées par le vent ou les oiseaux, mais c’est surtout l’introduction de cette plante par des passionnés d’horticulture qui fait qu’on se retrouve aujourd’hui avec cette problématique dans nos milieux. C’est une plante qui est aussi très compétitive et qui laisse peu de place aux autres. »
L’OBV de la Côte-du-Sud est d’avis que la lutte n’est pas terminée et qu’il faut demeurer vigilant. Des discussions ont d’ailleurs été entamées entre les différentes MRC de Chaudière-Appalaches et d’autres acteurs afin de trouver le financement qui permettrait de poursuivre la lutte ces prochaines années, a-t-il confirmé.