La SADC du Kamouraska profite du contexte de la Semaine québécoise de Réduction des Déchets (SQRD) pour lancer une offensive en économie circulaire, aussi connue sous le nom de symbiose industrielle. L’appel lancé par le biais des médias sociaux aux employés des entreprises kamouraskoises demande à ceux-ci de la mettre au défi de trouver des solutions de valorisation aux matières envoyées à la poubelle.
La démarche est probablement aussi audacieuse que le défi en soi. La développeuse et facilitatrice en économie circulaire Émilie Dupont avoue que c’est la première fois que la SADC s’adresse plus particulièrement aux employés des entreprises afin qu’il puisse inciter leurs employeurs à embarquer dans la danse de l’économie circulaire.
« Nos approches passées étaient surtout dirigées vers les entrepreneurs. Mais la réalité est que plusieurs d’entre eux n’ont pas toujours le temps de se pencher sur la problématique des déchets que leurs entreprises peuvent générer. Encore moins dans le contexte pandémique actuel », mentionne-t-elle, d’un ton compréhensif.
En s’adressant cette fois aux employés, la SADC du Kamouraska croit qu’il y a là une opportunité de les impliquer davantage dans la démarche. Leur quotidien professionnel étant aussi différent de celui de leurs employeurs, leur regard sur les matières jugées problématiques et qui mériteraient d’être valorisées pourraient aussi être bénéfiques pour l’ensemble de la symbiose kamouraskoise et bas-laurentienne.
« Le concept de l’économie circulaire est assez simple : le déchet de l’un peut devenir la ressource de l’autre. Parfois, ces maillages se font entre entreprises, d’autres fois, la valorisation peut se faire au sein même de l’entreprise. C’est pourquoi on dit aux gens de nous contacter : c’est gratuit, on ne fait pas de miracles, mais on est plein de ressources. Le défi, on est prêt à le relever pour vous », ajoute Émilie Dupont.
Ainsi, la SADC du Kamouraska a mis en place un formulaire à remplir en ligne intitulé « Défi SOLUTIONS MATIÈRES ». Ce dernier permet à l’employé d’identifier les sous-produits inutilisés ou les matières qu’il juge à valoriser. La démarche est entièrement confidentielle et peut-être réalisée par l’employé avec l’autorisation du supérieur ou de sa propre initiative, par simple curiosité. La SADC s’engage ensuite à trouver une solution à la problématique rapportée et à contacter la personne derrière la démarche pour lui exposer les possibilités de valorisations.
« Déjà deux entreprises nous ont mises au défi. La clé de ce type de démarche est la communication », poursuit la développeuse et facilitatrice en économie circulaire.
70 entreprises
Lancée en 2016 au Kamouraska, la démarche d’économie circulaire ou symbiose industrielle rassemble aujourd’hui 70 entreprises, OBNL ou projets étudiants. Le mouvement étant maintenant développé à l’échelle bas-laurentienne par le biais du réseau Économie circulaire Bas-Saint-Laurent, Émilie Dupont est d’avis que les maillages entre entreprises ne pourront que se développer davantage à l’avenir, même si la synergie est déjà bien implantée au Kamouraska et que des résultats probants ont été observés dans le passé.
« Travailler à une échelle plus macro régionale va nous permettre d’y aller moins à la pièce et de regrouper un ensemble d’entreprises qui vivent des défis communs avec des matières précises afin d’augmenter les retombées environnementales des solutions qui seront mises en œuvre. »
Même si la SQRD a pris fin le 23 octobre, Émilie Dupont précisait qu’elle poursuivant son « Défi SOLUTIONS MATIÈRES » jusqu’à la fin octobre. « Il n’y pas de mauvaises idées, pas de mauvaises intuitions », a-t-elle ajouté, ne voulant pas que les gens se freinent à participer. Remplissez le formulaire à l’adresse : https://cutt.ly/TggZzen.