La vie rurale dans Kamouraska, le battage du grain

L’automne et l’hiver dans Kamouraska, c’est le temps de battre le grain. Cela fait partie du quotidien des cultivateurs qui ont une bonne récolte de blé. Mais au XIXe siècle, ils ne se doutent pas que leurs gestes et leurs savoir-faire seront supplantés par des technologies étonnantes.

Au XIXe siècle, il est courant de battre le grain dans une grange. Le travail est exécuté par deux hommes au-dessus d’une toile utilisant chacun un outil plus que séculaire : le fléau. Le travail est exigeant pour le dos et les poignets, car cela demande une certaine cadence.

Avec les années, les sud-côtois développent des techniques qui améliorent le battage et la récolte du grain. L’apparition du moulin à battre dans les années 1840 change complètement le travail à la ferme. Comme la Côte-du-Sud est une région fortement agricole, on ne s’étonne pas de voir l’utilisation de ce moulin à battre. Appelé aussi égreneuse, l’engin est actionné par le vent et il est attenant à une grange. Dans un petit ouvrage sur Rivière-Ouelle publié en 1931, Mme Elphege Croff (Marie-Anne Perrault, 1896-1914) raconte comment on préparait cette égreneuse à l’automne.

La fabrication de moulins à battre le grain fait son chemin sur la Côte-du-Sud. En 1865, Charles-Alfred-Roy dit Desjardins (1846-1934) met sur pied une petite manufacture de machines agricoles qui fabrique des moulins à battre et des trépigneuses. Au début des années 1890, Alfred Tremblay (1869-1915) et son épouse Louise Jalbert manufacturent également des moulins à battre à Kamouraska. Mais nous ignorons depuis combien de temps cette entreprise est en opération. Au début des années 1960, le terrain où se trouvait cette petite manufacture sera utilisé pour le garage, le motel et les cabines d’Hormisdas Anctil et de son épouse Agnès Chamard (1919-2008). Enfin, l’ère des moulins à battre s’estompera au moment de l’arrivée des moissonneuses-batteuses dans les années 1930.

Collaboration spéciale : Yves Hébert