Alors que l’heure du déconfinement a sonné un peu partout au Québec, plusieurs se demandent si le Bas-Saint-Laurent est prêt à faire face à une seconde vague de la COVID-19, tel qu’anticipé par plusieurs scientifiques dans le monde. Même si la région a été relativement épargnée lors de la première vague, il semblerait que le CISSS de la région ait appris de l’expérience vécue ailleurs au Québec.
À Montréal et sa couronne, les dernières semaines ont exposé la grande vulnérabilité des CHSLD, des ressources intermédiaires et des résidences pour aînés qui ont été trop longtemps dans l’angle mort du gouvernement dans ses actions préventives visant à freiner la propagation de la COVID-19. Dans les derniers jours, certains hôpitaux de la région métropolitaine sont maintenant le théâtre d’éclosions qui semblent une fois de plus prendre par surprise les gestionnaires du réseau de la santé.
Au Bas-Saint-Laurent, la conseillère-cadre aux communications stratégiques à la présidence-direction générale et relations avec les médias du CISSS, Ariane Doucet-Michaud, assure que des plans d’actions sont prévus pour l’ensemble des lieux énumérés précédemment, advenant une deuxième vague de la pandémie. Rappelons que ces ressources sont particulièrement sensibles en raison de la forte concentration de gens vulnérables au virus qu’on y recense.
« De façon générale, les actions nécessaires en vue d’un nombre grandissant de cas sont déjà mises en place : identifier des zones chaudes et froides en CHSLD, froides, tièdes et chaudes en centre hospitalier, afin d’éviter une possible transmission. Des trajectoires de circulation ont été identifiées dans les principaux établissements suivant la même logique. Par ailleurs, nous avons revu les protocoles cliniques dans les dernières semaines afin de nous assurer de leur conformité et de leur application par le personnel : ces protocoles visent l’isolement préventif, la surveillance des symptômes, le port des équipements de protection individuelle, etc. »
Gestion des effectifs
Une liste d’infirmières retraitées à laquelle le CISSS du Bas-Saint-Laurent pourrait se référer, au besoin, est déjà commencée. Par le site Jecontribue.ca, le CISSS a d’ailleurs procédé à l’embauche de 441 professionnels de la santé, dont 51 sont d’anciens de ses employés retraités qui ont depuis recommencé à travailler ou qui se joindront à l’équipe prochainement.
Ariane Doucet-Michaud précisait également que le CISSS était dans l’attente d’un retour des maisons d’enseignement de la région en ce qui concerne l’embauche de leurs étudiants en santé, si la situation le nécessitait. La démarche aurait été entamée que tout récemment. Elle rappelle toutefois que la plupart de ces étudiants sont déjà employés par l’organisation et que l’exercice réalisé actuellement permettra principalement de rehausser leur disponibilité à temps complet afin de consolider les équipes.
« Nous souhaitons profiter du précieux temps devant nous pour s’assurer que ces bras supplémentaires seront formés et auront pris leurs repères dans nos milieux de soins au moment où nous en aurons besoin. Leur présence apportera également un répit aux équipes en place qui sont, soulignons-le, à pied d’oeuvre depuis la mi-janvier », ajoute-t-elle.
La gestion de ces listes d’employés doit se faire par MRC, a-t-elle précisé. Et il n’est pas prévu que les équipes en place soient interchangées entre établissements, mais plutôt bonifiées.
Matériel de protection
L’approvisionnement en matériel de protection ayant été un enjeu majeur de la crise ces dernières semaines fait en sorte que le CISSS du Bas-Saint-Laurent assure une gestion serrée de ses stocks, nous dit-on. L’approvisionnement est toutefois fait par allocation par le ministère de la Santé et des Services sociaux en fonction des besoins de chaque établissement.
« Pour le moment, nous avons le matériel nécessaire en main. Toutefois, nous devons poursuivre nos efforts quotidiens pour assurer une utilisation judicieuse », écrit la responsable des communications.
Hôpitaux
Désigné centre pour les hospitalisations COVID, l’hôpital de Rimouski le demeurera advenant une deuxième vague du virus. Si le niveau d’alerte devait augmenter à 4 selon le plan provincial de contingence du Ministère, tous les hôpitaux pourraient être appelés à fournir l’hospitalisation aux cas de la COVID-19. Précisons qu’à l’heure actuelle, au Bas-Saint-Laurent, le taux d’occupation des lits est de 30 %.
« Vous pouvez constater que pour le moment, nous avons la marge nécessaire », ajoute Ariane Doucet-Michaud.
Elle soulignait également que des travaux préventifs en vue d’augmenter temporairement la capacité hospitalière du Bas-Saint-Laurent avaient été effectués ces dernières semaines. Comme il a déjà été rapporté, au Kamouraska, le Centre Thérèse-Martin de Rivière-Ouelle pourrait être appelé à devenir un site de débordement de patients « réguliers », advenant une hospitalisation massive de cas de la COVID-19 à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière. Le Centre Thérèse-Martin aurait une capacité actuelle d’une vingtaine de lits, capacité qu’il est possible d’augmenter de l’avis du CISSS, selon la demande.