En janvier, la Municipalité de Mont-Carmel affiche déjà des offres d’emploi pour son camp d’été 2023. Considérant le mécontentement manifesté envers la gestion du camp d’été en 2022 et la précocité de la planification actuelle, Le Placoteux s’est entretenu avec le maire de Mont-Carmel, Pierre Saillant, et une citoyenne impliquée, Josée-Ann Dumais, pour connaître l’état de la situation.
En revenant sur les événements entourant le camp d’été de 2022, les perspectives divergent. Selon le maire, le camp s’est bien passé. « Il y a eu des petites choses, mais ça s’est bien déroulé quand même. C’est sûr que ce n’est pas facile de plaire à tout le monde. » Pourtant un comité loisirs , présidé par Josée-Ann Dumais, a été créé en réponse à l’insatisfaction du déroulement de ce camp d’été, entre autres.
Inscriptions critiquées
Dès la période d’inscription au camp d’été, des difficultés se sont fait sentir. « Ce n’était pas un bon moment de la journée », rapporte Mme Dumais, expliquant que les inscriptions devaient se faire en personne, un soir de semaine, « en pleine heure de souper et du dodo ». À cela, M. Saillant répond que cette période avait été choisie en fonction de la disponibilité de la personne responsable du développement des loisirs et des activités communautaires.
De plus, plusieurs parents seraient repartis de cette soirée en croyant qu’ils ne pourraient pas inscrire leur enfant au camp. À ce moment-là, les enfants âgés de quatre ans n’étaient pas acceptés, et il n’y avait pas assez de places prévues pour tout le monde. Cet inconvénient, au départ, aurait été expliqué par la difficulté à recruter du personnel. « Ça a été nommé plusieurs fois », se souvient la présidente du comité loisirs, d’ailleurs principalement composé de parents.
- Saillant reconnaît que Mont-Carmel a de la compétition quant au recrutement, d’où les offres d’emploi hâtives. « On a 17 municipalités, ils ont tous des camps de jour, ils ont tous besoin de monde. Donc, plus on va arriver de bonne heure pour demander de la main d’œuvre, plus on a de chance d’en trouver.» Cependant, il nie que cela leur aurait posé problème l’an dernier. « On a eu notre personnel pour le camp l’année passée, pas eu de misère. »
Des groupes séparés
En 2022, les enfants participant au camp d’été étaient répartis en trois lieux différents. « La majorité des parents aurait vraiment préféré que tous les enfants soient au parc », dit Mme Dumais, expliquant que cet emplacement était avantagé par de nombreux espaces ombragés, et par la disponibilité d’une piscine.
Selon le maire, cette séparation était inévitable. « Nous autres, ce qu’on avait mis en place, c’était très bien. Les parents ont chialé. Pourquoi ? Parce qu’on voulait absolument que tout le monde soit ensemble. Mais des enfants de cinq ans avec des enfants de 12 ans, ça ne fonctionne pas. »
Quoique la citoyenne impliquée reconnaisse qu’elle et les autres parents ne peuvent pas connaître toutes les raisons sous-jacentes aux décisions prises par la Municipalité, elle exprime qu’il y a eu de la confusion : « On n’a jamais vraiment la même réponse, selon à qui on parle. »
Coût élevé
Le camp d’été de Mont-Carmel figurerait du Bas-Saint-Laurent. En 2021, le coût s’élevait à 75 $ par semaine, par enfant. « Oui, je le savais qu’on était plus chers qu’ailleurs, dit M. Saillant. Mais, ça dépend toujours de ce qu’ils font ailleurs. […] Si c’est plus cher, c’est par rapport au fait que les activités, il y en a un peu plus. C’est dans le programme. »
Cependant, dans le but d’amoindrir ce coût, Josée-Ann Dumais rapporte que certains parents de Mont-Carmel ont proposé d’animer des activités bénévolement. « Quand les gens s’impliquent, il y a moins de chialage. Parce que tu n’as pas le goût de chialer contre un parent qui bénévolement donne un coup de main », ajoute-t-elle.
Désir de communication
D’ailleurs, le comité loisirs de Mont-Carmel aurait été mis en place dans le but d’optimiser l’offre de loisirs de la municipalité. « Les gens se sont dit : on va s’asseoir, on va discuter ensemble, et on va essayer de résumer un peu ce qui pourrait être amélioré », dit la présidente, en ajoutant qu’ils étaient « vraiment en mode positif, prêts à aider ».
M. Saillant exprime également un désir de collaboration. « Cette année, on va travailler en conséquence avec [les parents], ça va dépendre de ce qu’ils vont nous demander. […] Nous autres, on est ouverts à tout le monde. » Le maire mentionne que les parents peuvent appeler la Municipalité pour en savoir plus.
De leur côté, les membres du comité loisirs s’attendent à être mis au courant lorsque la Municipalité sera prête à discuter. Mme Dumais mentionne qu’une conseillère municipale siège au comité, et qu’aux dernières nouvelles, aucune rencontre au sujet du camp d’été de 2023 n’avait pas encore été prévue. « J’avais donné mon nom pour en faire partie, mais je n’en ai pas été informée », poursuit-elle.
Elle ne baisse pas les bras, sachant qu’il reste encore plusieurs mois avant le début de l’été. Il y a encore de la volonté à en discuter, dit-elle. « Nous, on tend encore la main. » M. Saillant, pour sa part, dit que la Municipalité doit d’abord savoir à quel personnel elle aura accès avant de lancer des démarches de planification plus approfondies.