Le chef du Bloc veut remporter le comté et un gouvernement minoritaire

Simon Bérubé et Yves-François Blanchet devant l’hôtel de ville de Montmagny. Photo : Maxime Paradis.

Les rumeurs d’élections s’intensifient au fédéral et le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet espère un autre gouvernement minoritaire à Ottawa. Il estime même que le contexte est favorable pour remporter le comté de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, où aucun député bloquiste n’y a été élu depuis 2008.

Si ce n’était que de lui est des Québécois, Justin Trudeau n’irait pas en élection prochainement de l’avis d’Yves-François Blanchet. Le chef du Bloc Québécois a fait cette déclaration alors qu’il était de passage dans Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup le 10 août en journée.

L’éventualité d’une élection fédérale dans les prochaines semaines se concrétisant de plus en plus, M. Blanchet n’a pas caché souhaiter un autre gouvernement minoritaire. Les deux dernières années, malgré le contexte pandémique, ont permis au Québec de faire plusieurs gains à Ottawa, gains qu’il attribue à son parti, dans un contexte de gouvernement minoritaire.

« La gestion de l’offre, le soutien en recherche sur le bois, la protection de l’aluminium, de la langue française, la reconnaissance de la nation, tous ces gains-là que le Bloc Québécois est allé chercher à l’arraché ont été possibles, car c’est un gouvernement minoritaire », insiste le chef.

Comté prenable

Pour assurer cet autre gouvernement minoritaire, Yves-François Blanchet fait appel aux Québécois pour qu’ils appuient sa formation politique. Les conservateurs, qu’il accuse de vouloir copier le Bloc Québécois, ne sont pas une option valable selon lui.

« Ils ont fait semblant d’avoir un intérêt pour la langue, mais quand vient le temps de voter, ils ne sont plus là. Je suis convaincu qu’en essayant de copier le Bloc Québécois en apparence, les gens de la circonscription vont plutôt faire la réflexion de choisir l’originale. »

Le chef du Bloc est d’ailleurs convaincu que le comté est prenable, lui qui n’a pas élu de député bloquiste depuis Paul Crête en 2008. Lors de la précédente élection fédérale en 2019, Louis Gagnon avait obtenu un peu plus de 32 % des voix, tout juste derrière le député conservateur Bernard Généreux à près de 42 %, actuellement dans son troisième mandat.

« Je n’ai aucune hésitation à considérer que Simon (Bérubé) est bel et bien notre candidat (NDLR : l’investiture n’est pas encore officielle). En 48 h, il m’avait clairement démontré qu’il a ce que ça prend et ce que je cherchais pour Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, car je ne vous cacherai pas que nous avons assez sérieusement l’œil sur la circonscription », a ajouté Yves-François Blanchet.

Dette et PCU

Le chef du Bloc Québécois a également dit s’inquiéter de l’augmentation de la dette fédérale qui fera un bond de 400 G$ seulement cette année, a-t-il rappelé. S’il s’avoue d’accord avec les mesures prises pour soutenir l’économie et préserver le pouvoir d’achat des gens au plus fort de la pandémie, il questionne comment certains programmes ont été administrés et le prolongement d’autres.

La fameuse PCU, aujourd’hui renommer Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), est du nombre, elle que plusieurs entreprises de la région accusent d’accentuer la pénurie de main-d’œuvre en pleine saison touristique. « Pouvons-nous réanimer le programme en cas de quatrième vague vraiment importante ? Les quelques personnes qui pourraient être là sur le marché du travail et qui l’étaient il n’y a pas si longtemps, elles ne sont pas incitées à y retourner à cause d’un programme qui n’a de toute façon peut-être plus sa raison d’être. »