Le dernier voyage du Saint-Timothée : Un livre qui trouve écho sur la Côte-du-Sud

Paru au début de l’été, Le dernier voyage du Saint-Timothée – Souvenirs d’un enfant de goélette trouve écho sur la Côte-du-Sud. Son auteur, le capitaine retraité du Trans Saint-Laurent Marc Harvey, en est convaincu. L’histoire maritime de L’Isle-aux-Coudres, d’où il est originaire, vaut bien celle de ce côté-ci du Saint-Laurent.

Les gens connaissent bien le capitaine, mais peu connaissent l’auteur. « Depuis très jeune, j’ai toujours aimé écrire. Jamais je n’aurais pensé un jour que ça aboutirait à un livre », raconte celui qui est déjà à préparer son deuxième. Marc Harvey a fait paraître Le dernier voyage du Saint-Timothée – Souvenirs d’un enfant de goélette le 20 juin dernier.

Deux jours plus tard, il en faisait le lancement sur le Trans Saint-Laurent, cette traverse qu’il a pilotée durant 27 ans entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon, jusqu’à sa retraite en 2015.

L’estuaire du Saint-Laurent et ses nombreuses histoires de navigation n’ont pas de secrets pour ce Coudrilois, certainement l’un de ces derniers « enfants de goélette » comme on en rencontrait jadis dans tous les villages en bordure du fleuve sur la Côte-du-Sud.

Pour son premier roman, Marc Harvey a choisi de raconter celle du Saint-Timothée, la goélette familiale qui a été coupée en deux le 8 juillet 1959 à la suite d’une collision avec un autre navire.

Âgé d’à peine neuf ans lors de l’accident, l’histoire a profondément marqué la famille de Marc Harvey, une famille de navigateurs, en plus de changer la trajectoire estivale du jeune moussaillon qu’il était.

Celui qui embarquait à bord de la goélette familiale à la fin des classes pour n’en ressortir qu’à la rentrée, a multiplié les allers-retours sur le Saint-Laurent durant toute sa jeunesse entre les différents quais de Charlevoix, de la Côte-Nord ou encore de la Côte-du-Sud où étaient recueillis les chargements de bois qui étaient ensuite livrés aux moulins à papier de Québec ou de Trois-Rivières. « J’ai vu le pont Laviolette à Trois-Rivières, et le pont Pierre-Laporte à Québec se construire. On passait en dessous avec nos chargements », se souvient-il.

Succès inespéré

Depuis sa sortie, Le dernier voyage du Saint-Timothée – Souvenirs d’un enfant de goélette a été tiré à 600 exemplaires. Seulement 400 copies avaient été imprimées au départ, mais rapidement elles ont trouvé preneur, au point où le distributeur, Prologue, aurait qualifié le livre de « grand succès ».

« Je croyais qu’il fallait écouler au moins 5000 copies au Québec pour être considéré comme tel! À la base, c’est un livre d’intérêt plutôt “local”, mais j’en ai pourtant vendu à Montréal et à Québec », avoue le capitaine.

De là son intérêt à faire connaître son récit sur la Côte-du-Sud, où il estime que l’histoire a de quoi parler davantage aux gens d’ici, en raison du riche passé maritime qui anime encore la région.

« L’histoire des goélettes, c’est celle de mon île, mais aussi la vôtre. Tous les villages de la Côte-du-Sud qui avaient des quais étaient des ports d’exportation de bois, ou de réception de marchandises », rappelle-t-il.

Son deuxième livre en préparation risque aussi de plaire aux sudcôtois, et recèlera d’autres histoires de navigation puisées dans la mémoire familiale du début du 20e siècle.

Ses récentes découvertes ont même permis d’éclaircir un drame familial survenu à cette époque et qui sera raconté à l’intérieur de ce nouveau livre qui mêlera fiction et faits réels. La sortie serait prévue pour le printemps prochain.