Malgré la maigre assistance venue assister à la séance d’information sur le projet de transformation du Marché du Haut-Pays en coopérative, les copropriétaires Sébastien Demers et Pierre Bonenfant vont de l’avant. Un sondage qui sera envoyé prochainement aux citoyens de Saint-Onésime-d’Ixworth doit confirmer l’intérêt de la population pour la formule.
Ils étaient une quinzaine de personnes à assister à la séance d’information tenue le dimanche 2 avril à la salle Les Générations de Saint-Onésime-d’Ixworth. « À la Municipalité, on nous a dit que les consultations publiques attiraient rarement plus de 25 personnes », a indiqué Pierre Bonenfant. Patrice Blais, de la Coopérative de développement régional du Québec, était l’invité qui a permis d’en savoir davantage sur les modèles d’épiceries de village en formule coopérative. Sceptique au départ, l’assistance se serait ralliée à la proposition, de l’avis du copropriétaire.
Selon les informations rapportées par Pierre Bonenfant, le modèle coopératif pour les épiceries de village serait répliqué à une soixantaine de reprises à l’heure actuelle au Bas-Saint-Laurent, dont à Saint-André-de-Kamouraska avec le Dep du Village. « Pour que ça soit réalisable, l’appui de la population doit être d’environ 50 % », a ajouté l’entrepreneur. Avec une population d’environ 569 âmes, Saint-Onésime-d’Ixworth devrait donc recruter minimalement 250 membres. « C’est suggéré, mais pas obligatoire », ajoute-t-il.
Comité promoteur
Un comité promoteur composé de cinq membres tentera dans les prochains mois de solliciter l’adhésion des Saint-Onésimiens. Pierre Bonenfant et Sébastien Demers peuvent siéger sur ce comité promoteur, ce qui obligerait le recrutement de seulement trois autres personnes. Un sondage sera ensuite envoyé aux citoyens de Saint-Onésime-d’Ixworth pour valider leur engouement face au projet de marché coopératif, leur désir d’implication, leur intention d’acquérir une part sociale, et l’offre de service qu’ils souhaitent voir se déployer au sein de la coop. « On enclenche le processus en quelque sorte. On a l’appui du comité de développement de Saint-Onésime », indique Pierre Bonenfant.
Suivant cette logique, la raison sociale coopérative pourrait être créée dans un horizon de six à huit mois. Les deux propriétaires actuels pourraient agir à titre de créanciers du projet, ce qui faciliterait et accélérerait sa mise en place. « Ce qu’on comprend de la présentation de M. Blais, c’est que la formule coopérative est la solution logique pour un service de ce type dans les municipalités de moins de 2000 habitants. C’est ce qui crée le plus un sentiment d’appartenance à ce service de proximité. »
Le Marché du Haut-Pays est actuellement affilié à la bannière AMI. Pierre Bonenfant et Sébastien Demers avaient initialement fait l’acquisition du bâtiment à la fin 2021, avec pour objectif de louer l’espace épicerie à un propriétaire exploitant qui aurait racheté les lieux progressivement. Le désistement à la dernière minute de la personne qui avait accepté ces conditions a forcé le duo d’investisseurs à ouvrir l’épicerie qu’ils opèrent eux-mêmes depuis un an. « Tout est là, la clientèle est au rendez-vous, mais on manque de temps », avouait récemment Sébastien Demers, avant la séance d’information. Ces mêmes propos ont été repris par son associé Pierre Bonenfant, au lendemain de la consultation du 2 avril.