Le Parti Québécois propose des mesures ambitieuses en matière d’immigration

Paul St-Pierre-Plamondon a présenté un plan ambitieux en matière d’immigration dans un Québec souverain. Photo : Parti Québécois

Le Parti Québécois (PQ) a récemment présenté un plan ambitieux pour un Québec indépendant libre de déterminer son propre modèle d’immigration. Ce projet, qui se veut une réponse aux politiques fédérales que la formation politique juge inadéquates, vise à adapter les flux migratoires aux besoins spécifiques du Québec, tout en protégeant la langue française, l’accès aux services publics, et les conditions de vie des Québécois.

« Le Québec, en demeurant sous le régime fédéral, se voit coincé dans un modèle inadapté qui le prive de son plein potentiel en matière d’intégration », dit le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon. L’un des points centraux de cette proposition concerne l’immigration temporaire, dont la croissance rapide ces dernières années est perçue comme une source de pression sur les infrastructures et les services essentiels.

Le PQ propose une réduction ambitieuse de cette immigration temporaire en fixant une cible de 250 000 à 300 000 résidents non permanents, soit une baisse notable comparée aux plus de 450 000 travailleurs temporaires et étudiants internationaux que le Québec accueille actuellement sous les programmes fédéraux. Cette réduction viserait à mieux encadrer l’accès au logement, à l’emploi et aux services sociaux, en particulier dans les régions les plus touchées par l’augmentation de la population temporaire.

Contrôle régionalisé des permis de travail

Le Parti Québécois propose également de réformer les permis de travail temporaires, en favorisant une attribution régionale et sectorielle plutôt que des permis limités à un seul employeur. Cette adaptation offrirait aux travailleurs une plus grande mobilité à l’intérieur de certaines régions, facilitant leur répartition en fonction des besoins des secteurs économiques tels que l’agriculture et la construction, qui dépendent souvent de cette main-d’œuvre. En parallèle, le PQ prévoit de renforcer les critères de sélection, pour restreindre l’accès à certains métiers en tension, et créer une hiérarchie des priorités qui accorderait une plus grande flexibilité aux travailleurs qualifiés dans les régions où la demande est la plus élevée.

Le plan d’immigration propose aussi d’exiger un niveau intermédiaire de français dès l’entrée pour tous les immigrants temporaires, avec une obligation d’atteindre un niveau intermédiaire-avancé lors de tout renouvellement de permis. Cette mesure vise en priorité les étudiants internationaux, dont le nombre serait plafonné à environ 50 000 par année, comparé à 90 000.

Sur le plan de l’immigration permanente, le Parti Québécois prône une réduction significative en fixant un objectif annuel de 35 000 nouveaux résidents, contre environ 50 000 sous la gestion fédérale actuelle.

Moins de résidents temporaires

Ottawa a récemment présenté un plan visant à ajuster les cibles d’immigration pour réduire le nombre de résidents temporaires, incluant les étudiants et les travailleurs étrangers. On désire ainsi, à court terme, diminuer les pressions sur les infrastructures tout en favorisant, dit-on, une croissance économique soutenue à long terme.

« Cette approche cherche à protéger l’intégrité de notre système d’immigration, alors que le pays fait face à des défis liés à la disponibilité de logements et à la capacité des infrastructures », affirme par voie de communiqué le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller. « L’immigration reste essentielle à la croissance économique, mais doit désormais être encadrée pour atteindre un équilibre durable. »

Les nouvelles cibles du plan 2025-2027 prévoient ainsi une réduction progressive des admissions de résidents permanents, passant de 395 000 en 2025 à 380 000 en 2026, et à 365 000 en 2027, marquant une baisse comparativement aux 500 000 initialement projetées pour ces années.

En parallèle, la population temporaire — qui comprend notamment les étudiants et les travailleurs étrangers — devrait également diminuer de près de 446 000 personnes en 2025 et 2026, avant une légère hausse prévue en 2027. Cette réduction s’accompagne de nouvelles conditions d’admissibilité limitant le nombre d’étudiants étrangers, et restreignant l’accès au Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Les projections estiment que cette stratégie d’immigration pourrait réduire le besoin en logements de 670 000 unités d’ici 2027. Le communiqué indique que le gouvernement vise également à soutenir le développement des communautés francophones hors Québec, avec un objectif de 10 % d’immigration francophone d’ici 2027, contribuant à la vitalité économique de ces communautés. Au Québec, le premier ministre François Legault, juge que c’est très peu, et réitère son appel à une réduction des seuils d’immigration.