Le Symposium de Kamouraska à l’aube d’une renaissance

Photo : Symposiumdukamouraska.com.

Les organisateurs du Symposium du Kamouraska n’ont d’autres choix que d’annuler l’événement une fois de plus cette année en raison du contexte sanitaire exigeant auquel ils auraient dû se plier. Le président du conseil d’administration Yves Ayotte promet toutefois une véritable renaissance pour l’événement qui se rapprochera de son ADN initial dès l’an prochain.

« D’un point de vue légal, on a toutes les autorisations qui nous permettent de tenir l’événement, mais d’un point de vue moral, on ne se sent pas d’attaque pour assurer un déroulement adéquat dans les circonstances. »

Ce n’est donc pas de gaieté de cœur que le comité organisateur du Symposium du Kamouraska a choisi de mettre l’événement sur pause pour une autre année, ajoute le président. La programmation 2021 était attachée, le site internet avait été revampé, 108 peintres étaient inscrits et les emplacements de chacun d’entre eux avaient tous été déterminés.

« La volonté était là, mais la marge de manœuvre est trop mince avec les contraintes imposées », ajoute-t-il.

Renaissance

Lors de son retour prévu en 2022, le dernier Symposium du Kamouraska remontera à juillet 2019. Cette pause forcée par la COVID-19 risque cependant d’être salutaire. Depuis quelques années, le nombre de peintres participant à l’événement était en diminution. Les bénévoles étaient également essoufflés.

L’arrêt forcé de l’an dernier a permis au conseil d’administration de travailler un plan quinquennal afin d’insuffler un vent de renouveau à l’événement. Un retour à la nature même de ce qu’était le Symposium à ses débuts est à prévoir dès l’an prochain, de l’avis d’Yves Ayotte.

Un virage plus « commercial » avait été pris depuis quelques éditions au Symposium du Kamouraska, de sorte que les trois lieux d’exposition que sont Saint-Denis-De La Bouteillerie, Kamouraska et Saint-Germain-de-Kamouraska étaient en quelques sorte de grandes galeries temporaires où chaque artiste pouvaient s’adonner à la création, mais également à la vente de ses tableaux. Les artistes intéressés par le volet plus créatif d’un symposium ont progressivement délaissé celui du Kamouraska. Ceux davantage intéressés à vendre repartaient souvent déçus, jugeant parfois les ventes pas assez suffisantes.

« On veut revenir à un événement créatif où les artistes seront libres de se promener dans la région, de peindre où ils le désirent et de ne pas avoir à se plier à un horaire trop rigide avec des repas arrêtés à telle ou telle heure, par exemple. L’objectif est d’éliminer les contraintes pour que ça soit simple et le moins exigeant possible pour les artistes et les bénévoles. Le mot d’ordre sera liberté », s’exclame Yves Ayotte.

Un lieu central où les artistes pourraient se rassembler, coopérer, manger demeurerait néanmoins. L’événement durerait également une semaine au lieu de trois jours et les deux journées de la fin de semaine serviraient à tenir un gigantesque vernissage des œuvres réalisées durant la semaine par les artistes-peintres.

Selon Yves Ayotte, les symposiums du Québec fonctionnant comme celui du Kamouraska conjugueraient pour la plupart avec une diminution de participation des peintres ces dernières années. La grandeur du parachute du Symposium du Kamouraska aurait simplement permis de ralentir la chute lors des éditions passées, dit-il.

L’édition prévue initialement cette année devait permettre d’entamer ce virage en douceur pour l’événement kamouraskois. Il n’est maintenant pas exclu que le plan quinquennal se déploie pratiquement dans son entièreté dès l’an prochain afin de marquer clairement le repositionnement de l’événement après une absence de trois ans.