La lettre ouverte du président du CISSS du Bas-Saint-Laurent Hugues St-Pierre crée des remous. Cette fois c’est l’Association des anesthésiologistes qui se dit troublée par les propos de M. St-Pierre.
M. St-Pierre fait référence dans sa lettre à l’Association et les ententes qui ont entre autres signé, permettant de cesser la découverture à La Pocatière.
«Bien sûr, des ententes comme celle conclue avec l’Association des anesthésiologistes du Québec peuvent aider, mais elles ne règlent pas toutes les difficultés. Elles consistent en une demi-mesure qui, ultimement, restreint davantage la capacité d’attractivité et d’installation de médecins spécialistes en région. Bien qu’utiles et nécessaires à court terme, ces mesures ont des effets négatifs à long terme en dévalorisant la pratique médicale dans une région comme la nôtre. De surcroît, nous ne disposons d’aucune mesure légale, même à l’intérieur de notre organisation, pour faire déplacer les médecins entre nos différents territoires situés pour la plupart à plus de 70 km. Actuellement, la suspension de l’application de la Loi 130 nous a enlevé toute marge de manoeuvre et nous sommes contraints à compter sur la bonne foi et le volontariat, ce qui, vous le comprendrez, comporte des limites additionnelles lorsque les distances à parcourir sont importantes», écrit M. St-Pierre.
Les anesthésiologistes ont réagi en rappelant que le plan a permis de faire passer les jours de découverture de 180 à 0 et aurait favorisé au recrutement de deux anesthésiologistes à Matane et d’une à Sainte-Anne-des-Monts.
«Face à ce constat, nous nous demandons bien ce que le Plan de l’AAQ n’a pas réglé, d’autant plus que la région du Bas-Saint-Laurent a bénéficié d’un traitement prioritaire dans sa mise en place», estime le président Jean-François Courval. La référence à la Loi 130 fait craindre à l’association que le CISSS souhaite obliger les médecins spécialistes à aller où il veut quand il le veut. «Ceci obligerait les anesthésiologistes de Rimouski et de Rivière-du-Loup à couvrir plus ou moins 130 semaines de découverture dans cette région. Une vision lourde de conséquences. Le président du CA du CISSS du Bas-Saint-Laurent semble incapable de reconnaître les bénéfices à long terme d’une solution créative, tel que le Plan de l’AAQ. Il serait souhaitable que M. St-Pierre examine le travail des administrateurs du CISSS du Bas-Saint-Laurent avec objectivité et qu’il considère les conséquences à long terme des décisions prises», espère M. Courval.