Les cabourons du Kamouraska ne sont pas menacés selon la MRC

Le cabouron en question dans le parc industriel Charles-Eugène-Bouchard. Photo : Maxime Paradis.

Les cabourons ou monadnocks qu’on retrouve ici et là près du littoral kamouraskois et qui composent la signature paysagère distinctive de la région ne sont pas menacés selon la MRC de Kamouraska. Le préfet Yvon Soucy estime que le règlement de contrôle intérimaire (RCI) qui empêche leur exploitation à des fins commerciales depuis près de 10 ans serait suffisamment efficace.

Accompagné du directeur du service de l’aménagement et de la mise en valeur du territoire de la MRC Pierre Désy, Yvon Soucy réagissait à la polémique soulevée par la lettre ouverte d’un citoyen de La Pocatière, Jean-François Vallée, qui a sonné l’alarme concernant l’exploitation d’un de ces caps rocheux dans le nouveau parc industriel Charles-Eugène-Bouchard, voisin de l’actuelle usine Bombardier.

« Il ne s’agit pas d’une carrière. Ce n’est pas fait à des fins commerciales », de mentionner le préfet.

Ce que confirme la conseillère aux communications et au développement touristique de la Ville de La Pocatière Louise Lacoursière. La partie actuellement découverte de végétation et légèrement grugée fait partie du terrain acquis par l’entreprise Action Progex qui prévoit s’y installer d’ici deux ans. « Les travaux consistaient essentiellement à aplanir le terrain et à réutiliser la pierre directement sur le site comme remblai. La pierre n’était pas destinée à la vente », assure-t-elle.

Une précision sur laquelle insiste Yvon Soucy, puisque c’est ce qu’interdit précisément le RCI : les nouvelles carrières de pierres. Dans le cas de montagne Thiboutot à Sainte-Anne-de-la-Pocatière et d’un autre cabouron en bordure de l’autoroute 20 à Saint-Philippe-de-Néri, si l’exploitation est toujours permise à ces deux endroits c’est parce qu’elle était déjà entamée au moment de l’adoption du RCI. Les propriétaires bénéficient donc d’un droit acquis. « Le règlement s’applique à tous les cabourons qui se trouvent sur la plaine qui longe le littoral et pas seulement à ceux situés du côté nord de l’autoroute 20 », précise le préfet. Rappelons que dans sa lettre ouverte, M. Vallée mentionnait le contraire.

Aucun risque

Si l’actuel RCI n’empêche visiblement pas l’exploitation des cabourons à des fins personnelles, Yvon Soucy estime que le RCI a fait ses preuves depuis 10 ans. La montagne à Coton, la montagne du Collège, les cabourons de Saint-André, ou même ceux qui longent l’autoroute 20 à Saint-Philippe-de-Néri ne courraient donc aucun risque d’être transformés en carrière de pierre.

La plupart de ces cabourons seraient également situés sur des terres agricoles, ce qui fait à dire à Yvon Soucy qu’ils sont « doublement protégés », ce qui n’était plus le cas de celui du parc industriel Charles-Eugène-Bouchard. Aucun projet de mise à jour du RCI ne figure donc à l’agenda de la MRC.