Les défis de Charles Lavigne à la tête du CDBQ

Charles Lavigne. Photo : Courtoisie.

Directeur scientifique depuis cinq ans au Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ), Charles Lavigne succédera à Michel Garon comme directeur général de l’établissement dès le 30 septembre. Son entrée en poste coïncidera avec l’inauguration prochaine des nouvelles installations permettant le développement et la recherche en boissons fermentées dans les bâtiments de l’actuel incubateur bioalimentaire.

Charles Lavigne n’a que de bons mots à dire concernant le directeur général actuel Michel Garon qui quittera ses fonctions à la tête du CDBQ à la fin du mois, après 17 ans.

« Michel a été un bâtisseur d’infrastructures important qui a contribué à la notoriété dont jouit actuellement le CDBQ au Québec. Sous son règne, on est passé en quelques années de quelques milliers de dollars en investissement à plus de 20 M$ à l’heure actuelle », rappelle-t-il.

D’ailleurs, c’est le plus récent héritage de cette « ère Garon » que Charles Lavigne aura pour mandat de faire connaître. Depuis quelques mois maintenant, l’incubateur bioalimentaire à Sainte-Anne-de-la-Pocatière est le théâtre d’un chantier de 6,5 M$. Un agrandissement qui va permettre au CDBQ d’offrir un service unique au Québec et au Canada aux producteurs-transformateurs du domaine des boissons fermentées. « Il sera possible pour des microbrasseries ou des microdistilleries de faire la location de ces équipements pour leur production, si elles le désirent. Mais l’objectif premier, à la base, reste la recherche pour mieux répondre aux besoins des producteurs de l’industrie en développant de nouveaux produits qu’on pourra transférer aux microbrasseurs et aux microdistilleurs qui eux pourront incorporer dans leur système de transformation », précise le futur directeur général, visiblement toujours autant attaché à la recherche scientifique.

De plus, Charles Lavigne rappelle que cet investissement sera aussi le terrain de jeux des étudiants qui suivront une nouvelle formation à l’ITA, Campus de La Pocatière sur les boissons fermentées. Cette dernière doit conduire à l’obtention d’une Attestation d’études collégiales (AEC) et répondre à un besoin criant de main-d’œuvre dans le milieu brassicole et de la distillation.

Verger patrimonial et recherche

En ce qui concerne le Verger patrimonial, propriété du CDBQ et dont Ruralys a cessé la gestion récemment, Charles Lavigne mentionne qu’il fait partie de ses préoccupations. Selon lui, les nouvelles installations en boissons fermentées qui doivent être inaugurées avant Noël ouvrent la porte à une valorisation des fruits du verger. « Y’a-t-il possibilité de les utiliser pour la fabrication d’alcools distillés? Il y a là une opportunité intéressante à évaluer », poursuit-il.

Autrement, pas question de mettre la recherche de côté. Pour Charles Lavigne, celle-ci constitue en quelque sorte l’ADN du CDBQ. En ce sens, il parle du cannabis, où une loi fédérale sur le point d’entrer  en vigueur permettrait de développer des ingrédients conservant ses propriétés, tout en masquant son goût lors de leurs utilisations en cuisine; mais également de surcyclage, qui consiste à prendre un résidu alimentaire qui pourra servir à nourrir des larves d’insecte, sources de protéines et de lipides de bonne qualité qui serviront ensuite à l’alimentation humaine ou animale. « Avec neuf milliards de personnes prévus sur Terre d’ici 2020, il faudra être imaginatif pour nourrir tout ce monde », conclut-il.