Les députés Bernard Généreux et Marie-Eve Proulx ont tenu à rassurer la région quant à la possibilité d’une vente de la division Transport de Bombardier à l’entreprise française Alstom. Tous deux se sont montrés plutôt optimistes pour l’avenir de l’usine de La Pocatière.
Bernard Généreux n’en est pas à sa première crise chez Bombardier Transport. Lorsqu’il était maire de La Pocatière en 2006, il était du panel des élus qui étaient descendus dans les rues de la ville avec la population et les travailleurs de l’usine pour réclamer au gouvernement provincial d’octroyer de gré à gré le contrat de renouvellement des voitures du métro de Montréal à Bombardier, afin d’aider à garnir le carnet de commandes de l’usine pocatoise qui était plutôt maigre à l’époque.
Près de 15 ans plus tard, l’incertitude est toujours au rendez-vous à l’usine de La Pocatière, mais elle n’est pas alimentée par l’absence de contrats pour les travailleurs. Le prolongement du contrat des voitures Azur pour le métro de Montréal et des possibilités de contrats de remise à neuf de wagons, non soumis au « buy american act », devrait même conduire à des réembauches et assurer du travail pour un bon trois ans.
Cette fois-ci, la crainte est de voir la division Transport de Bombardier vendue à Alstom dans la foulée de la restructuration financière entamée par l’entreprise qui vient tout juste de se départir de ce qui restait de sa participation au sein de la CSeries, dont elle avait déjà cédé la majeure à Airbus en 2017, et qu’elle mette ensuite la clé dans la porte une fois le carnet de commandes vidé dans trois ans.
« Je suis en contact avec les gens de Bombardier. L’information que nous avons jusqu’à maintenant c’est que rien n’est conclu encore avec Alstom. Par contre, oui il y a des négociations en cours avec différents acteurs ou différents partenaires potentiels », mentionne le député fédéral.
À titre de ministre déléguée au Développement économique régional, poste rattaché au ministère de l’Économie et de l’Innovation, la députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx était aux premières loges pour suivre l’évolution de ce qui a entouré la vente de l’A220 (CSeries) de Bombardier à Airbus ces derniers jours. Rappelons que le gouvernement du Québec dispose toujours d’une participation à hauteur de 25 % dans le programme.
Quant à la division Transport de Bombardier, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec détient une part de 30 %, Marie-Eve Proulx dit que le gouvernement Legault suit la situation de près, et cela, malgré la pleine indépendance de l’institution. « Dans des transactions de cette envergure, la Caisse, Investissement Québec et le gouvernement on travaille ensemble pour l’économie du Québec », a-t-elle déclaré.
Optimistes
Advenant que la vente de Bombardier Transport à Alstom se concrétise, autant Bernard Généreux que Marie-Eve Proulx se sont montrés optimistes quant à l’avenir de l’usine de La Pocatière.
« Bombardier a une technologie unique au monde à son usine de La Pocatière, la soudure au laser, qui a été développé ici, par du monde d’ici, avec de l’argent d’ici. Pour n’importe quel acquéreur futur, c’est une technologie et une expertise qu’il ne voudra pas se débarrasser », a rappelé le député fédéral.
« Pour moi, il est évident qu’avec tout l’écosystème développé autour de Bombardier dans la région, la recherche et l’innovation qui se font également dans le domaine, l’usine de La Pocatière est très bien positionnée. D’autant plus qu’il y a énormément d’opportunités qui vont se présenter pour la construction de trains dans le futur au Québec. Le gouvernement est catégorique de ce côté-là », a rappelé la députée et ministre.
Marie-Eve Proulx a ajouté s’attendre à une annonce dans les jours ou les semaines à venir concernant l’avenir de la division Transport de Bombardier.