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Les écocentres du Kamouraska également victimes de la surconsommation

L’écocentre de La Pocatière. Photo : Maxime Paradis.

Les employées et bénévoles du Centre d’aubaines Lions ne sont pas les seuls à souffrir de la surconsommation des gens de la région. Le même problème se vit également du côté des écocentres du Kamouraska gérés par Co-éco.

L’organisme qui œuvre à ce que l’environnement s’ancre au cœur de l’action citoyenne des gens le confirme : les écocentres du Kamouraska débordent.

« On a le même problème que les friperies, on reçoit trop de matières. Surtout des meubles », mentionne Noélie Hébert Tardif, chargée de communication chez Co-éco.

Avec ses services « Écochantier » et « Écomeubles », Co-éco cherche le plus possible à maximiser la durée de vie des articles, objets et matériaux encore en bons états en les revendant. Autrement, l’organisme fait affaire avec des entreprises qui pourront revaloriser les matières inadéquates à la revente et qui pourront être recyclées. Toutefois, ces débouchés n’existent pas toujours.

Pour les vêtements, par exemple, Noélie Hébert Tardif avoue que lorsque ceux-ci sont trop troués ou tachés, le bac à déchet est la seule avenue possible. « Il y a déjà eu des projets pour les réutiliser dans la conception de rembourrures pour meubles. Le problème, c’est qu’il y a une loi en vigueur actuellement au Québec qui empêche de mettre en place un procédé semblable. D’autres projets avaient aussi étudié la possibilité de réutiliser les tissus, mais ils n’ont pas encore prouvé leur viabilité économique », souligne-t-elle.

Et cela s’ajoute au fait que l’industrie du vêtement est, de toujours, considérée comme étant une des plus polluantes dans le monde quand on considère l’impact du transport, des procédés de fabrication et des modes éphémères qui poussent le consommateur à garder ses morceaux à peine quelques saisons. « Dès le départ, il faudrait que les gens privilégient l’achat de vêtements plus durables qui resteront en meilleur état plus longtemps et qui seront plus intéressants pour la revente en friperie lorsqu’ils s’en départiront », ajoute la conseillère en communication.

De plus, elle estime que les consommateurs devraient aussi se tourner davantage vers l’usagé plutôt qu’acheter neuf. « C’est valable pour tous les biens de consommation et ce n’est pas seulement réservé à ceux qui ont moins de moyens. Parce qu’actuellement, les gens se donnent bonne conscience lorsqu’ils se départissent de leurs biens de façon “responsable” dans les écocentres ou les friperies. Mais la réalité, c’est que peu de personnes en veulent de leur bien et qu’il y a peu de débouchés pour leur offrir une deuxième vie. Ils ont donc que la moitié du chemin de fait », conclut-elle.