Les entreprises de Kamouraska-L’Islet s’inquiètent de l’après-COVID

Nancy Dubé. Photo : Archives Le Placoteux.

La directrice générale de la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL) Nancy Dubé avoue que les entreprises du territoire sont nombreuses à s’inquiéter de l’après-COVID-19. Malgré toutes les mesures d’aides annoncées ces dernières semaines par les différents paliers de gouvernements, il ne s’agit, pour plusieurs, que de problèmes « pelletés par en avant ».

Si les entreprises semblent s’être toutes adaptées à la nouvelle réalité économique imposée par la COVID-19, Nancy Dubé confie qu’elles sont nombreuses à s’inquiéter de l’après-crise. Autant les mesures annoncées récemment, comme le prêt fédéral sans intérêt de 50 000 $ afin d’aider au fonds de roulement des PME, peut paraître généreuses, la directrice générale de la CCKL mentionne que pour plusieurs il s’agit que d’un problème « pelleté par en avant ».

« Même si on convertit 10 000 $ de ce prêt en subvention à la toute fin du remboursement, il n’en demeure pas moins que les entreprises s’endettent pour 40 000 $. Au final, les entreprises ne font pas d’argent et elles s’endettent davantage », rappelle-t-elle.

Elle souhaite donc que les gouvernements provincial et fédéral optent pour des mesures à l’impact immédiat afin de relancer l’économie, au sortir de la crise. L’abolition temporaire de la TPS et de la TVQ sont, selon elle, des avenues qui devraient être étudiées. Autrement, Nancy Dubé reste optimiste et espère que le peu de cas de COVID-19 recensés au Bas-Saint-Laurent et dans l’est de Chaudière-Appalaches (Montmagny-L’Islet) incitera le gouvernement provincial à permettre la reprise des activités normales plus rapidement et de façon graduelle dans notre région.

Résilience

Nancy Dubé avoue néanmoins être plutôt fière de constater la résilience de l’économie de Kamouraska-L’Islet dans le contexte de la COVID-19. Environ 20 % des entreprises du territoire sont complètement fermées, à l’heure actuelle, a-t-elle pris la peine de souligner.

Une tournée « virtuelle » de celles-ci lui a également permis de constater que plusieurs d’entre elles faisaient preuve de beaucoup d’imagination et de flexibilité dans les circonstances. Ainsi, même si la consigne de fermeture de tous les commerces jugés non-essentiels se poursuit désormais jusqu’au 4 mai, elle ne croit pas que cela fera une grande différence pour les entreprises toujours opérationnelles.

« Elles ont développé une façon de faire en peu de temps et elles vont poursuivre ainsi jusqu’à ce que d’autres mesures leur permettent plus de flexibilité ou les obligent à serrer la vis encore plus », poursuit-elle.

Elle avoue toutefois que la région souffre beaucoup du contrôle routier installé à l’entrée du Bas-Saint-Laurent depuis bientôt deux semaines. Les entreprises du domaine alimentaire à La Pocatière sont probablement les plus impactées, déduit-elle, suite à des discussions avec quelques entrepreneurs évoluant dans ce secteur.

« Les épiceries ne peuvent même pas livrées de l’autre côté (Chaudière-Appalaches)! Et on ne parle pas seulement de gens de Saint-Roch-des-Aulnaies ou de Sainte-Louise qui ne viennent plus, dans certains cas, on parle d’une clientèle de Saint-Jean-Port-Joli et même de Montmagny. Ces entreprises le ressentent beaucoup », poursuit-elle.

Elle ajoute que les travailleurs essentiels provenant de L’Islet qui doivent se rendre au Kamouraska se font même dire de ne pas « en profiter pour faire leurs commissions ». Si la chose semble plutôt anecdotique, Nancy Dubé affirme que c’est le commentaire que s’est fait servir le jour même, entre autres, la comptable de la CCKL qui habite Saint-Roch-des-Aulnaies.

« Elle est en train de se demander si les policiers ne vont pas se rendre jusqu’à fouiller son véhicule à son retour chez elle aujourd’hui », déclare-t-elle, visiblement dépassée.