Les étudiants internationaux de plus en plus nombreux à La Pocatière

Depuis quelques années, le nombre d’étudiants internationaux ne cesse d’augmenter dans la région et leur présence est bienvenue, dans un contexte démographique à la baisse qui fait la vie dure aux établissements scolaires de notre région.

Le Cégep de La Pocatière compte près de 1000 étudiants répartis sur ses deux campus de La Pocatière et de Montmagny. Depuis une dizaine d’années, l’établissement réussit à maintenir une masse critique d’étudiants entre ses murs grâce à l’apport des étudiants internationaux. «Ça comble la baisse démographique qu’on connaît dans la région et qui est le lot de plusieurs autres cégeps de région», d’expliquer la directrice de l’établissement, Mme Marie-Claude Deschênes.

Au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, établissement d’enseignement secondaire privé, on vit la même problématique, même si on réussit à faire mentir les statistiques ces dernières années. «L’ouverture de notre programme multilangues nous a donné une chance auprès de la clientèle régionale, mais la baisse démographique est là quand même», d’expliquer M. Stéphane Lemelin, directeur des études et des services pédagogiques et directeur de l’école d’immersion française.

Recrutement à l’étranger

Pour la session hiver 2017, le Cégep de La Pocatière compte actuellement plus d’une quarantaine d’étudiants internationaux. Ils proviennent majoritairement de la France, de l’île de la Réunion et des pays africains de langue française. Pour l’automne 2017, Marie-Claude Deschênes espère doubler ce nombre et même dépasser la barre des 100 étudiants d’ici deux ans. «Déjà, à la fermeture du premier tour des demandes d’admission pour la session automne 2017, nous avons reçu 110 demandes en provenance de l’étranger», de préciser la directrice.

Au Collège, six élèves évoluent au sein de l’école d’immersion française pour l’année scolaire 2016-2017. Ils proviennent du Maroc, de la Suisse, de la Chine et du Mexique. L’an prochain, l’établissement d’enseignement secondaire privé vise 10 à 15 élèves. «Dans le futur, on aimerait avoir entre 40 et 60 élèves par année et qu’ils représentent de 10 à 15 % de notre clientèle au Collège», d’ajouter Stéphane Lemelin.

Bonne réputation

Mais qu’est-ce qui explique cet engouement? Selon Phillip Laterreur, technicien en loisirs — volet socioculturel et responsable de l’accueil et de l’intégration de ces élèves, le bouche-à-oreille et la bonne réputation des programmes d’études du Cégep de La Pocatière sont autant de facteurs qui facilitent le recrutement à l’étranger. «Les perspectives positives qu’offrent le Québec en matière d’emploi, après les études, sont aussi non-négligeables. Les études deviennent un tremplin pour ceux qui veulent immigrer ici de façon permanente», expliquait-il.

Stéphane Lemelin, lui, insiste sur la bonne réputation dont jouit le système d’éducation québécois. «On est souvent très critique à l’endroit de notre système d’éducation, mais quand il est comparé à l’échelle mondiale, les élèves québécois se classent pratiquement toujours dans le top 5, que ce soit en lecture ou en mathématique. À l’étranger, les parents recherchent des établissements de qualité et des milieux sécuritaires pour leurs enfants, et nous, on répond clairement à ces critères au sein de notre institution», indiquait-il.

Témoignages

Elora Jouanny, Olivier Tieche et Clara Vollant sont tous les trois originaires de la France. Chacun de leur côté, ils se sont tous laissés séduire par l’idée de poursuivre leur parcours scolaire à l’étranger et ils sont à même de confirmer ce que l’administration des deux maisons d’enseignements nous a témoigné.

Pour Clara Vollant, aujourd’hui étudiante en Techniques d’éducation spécialisée, c’est le bon équilibre entre la pratique et la théorie qu’elle apprécie. « Quand j’étais en France, j’étais tannée de la théorie. Ici, je suis déjà sur le terrain avec un mini-stage cette session-ci et deux autres à temps plein pour ma deuxième et ma troisième année », disait-elle.

Elora Jouanny, étudiante en audioprothèse, elle souligne la qualité de l’enseignement. « Les enseignants sont de véritables passionnés , on le ressent et ça fait toute la différence. Ils sont des spécialistes dans leur domaine, ils nous racontent leur vécu et nous ça nous fait rêver. On ne vivait pas ça en France », s’exclamait-elle.

Même son de cloche de la part d’Olivier Tieche, qui poursuit une double diplomation en Techniques de comptabilité et de gestion. « La disponibilité des enseignants, ici, est incroyable. Si on n’a pas compris, on peut toujours leur demander des explications à l’extérieur des cours, parce qu’ils se préoccupent de notre réussite. En France, dès que le cours était terminé, l’enseignant devenait non-disponible », précisait-il.

Rester au Québec

De plus, ces trois étudiants sont non-seulement séduits par le système d’éducation québécois, mais également par les perspectives d’avenir qu’offrent le Québec. C’est pourquoi Clara, Elora et Olivier songent à s’installer au Québec pour y faire leur vie, une fois leurs études complétées. « Pour les jeunes, les perspectives d’emplois sont mieux qu’en France et le climat social est bien meilleur également », d’indiquer Olivier, actuellement en couple avec une Québécoise.

« Mes attaches familiales sont en France, mais je voudrais vivre au Canada », de mentionner Clara, qui prévoit voyager quelques temps avant de se poser définitivement.

Pour Elora, l’enracinement semble déjà amorcé. « Mon conjoint est toujours en France pour le moment, mais il viendra me rejoindre au Québec bientôt. Éventuellement, on aimerait faire notre demande pour devenir citoyens canadiens. »