Vous connaissez l’expression « seule sa coiffeuse le sait? » Guylaine Lévesque de Kamouraska en est la preuve vivante. Depuis des années, cette coiffeuse de Kamouraska écoute les anecdotes et reçoit les confidences de ses clients, des histoires souvent riches et uniques. De là lui est venue l’idée d’immortaliser ces témoignages dans son projet Par souvenance.
« J’y travaille depuis 2018. Je suis contente, parce que la Municipalité et la Fabrique de Kamouraska ont tout de suite embarqué, comme le musée de la Mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli », note Guylaine, qui a toujours aimé les petites histoires, celles qui touchent les gens, les communautés, les façons de vivre.
Par souvenance, Kamouraska donne la parole à plus d’une douzaine de bâtisseurs qui ont généreusement accepté d’immortaliser leurs souvenirs. Des pages de l’histoire de Kamouraska s’ajoutent ainsi à la mémoire collective, par ceux et celles qui les ont vécues. Par leurs propos, ils racontent les réalités d’une autre époque. C’est le cas par exemple lorsqu’on écoute le récit d’un capitaine au long cours, d’un médecin de village ou d’un pêcheur d’anguilles. Il en va de même lorsqu’on nous raconte le quotidien de la vie jadis, au village et dans les fermes.
Dictons populaires, faits exceptionnels, savoirs ancestraux et descriptions de bâtiments anciens s’entremêlent pour peindre des portraits vivants de réalités disparues. « Au fil de nos rencontres avec les gens, nous avons réalisé que les souvenirs, les anecdotes, les savoirs qui nous étaient contés étaient encore plus puissants qu’on l’avait imaginé. Ce sont des trésors qui doivent être partagés dans la communauté et au-delà. Ainsi, nous serons nombreux à les conserver précieusement », ajoute Mme Lévesque.
Par souvenance est constitué de vidéos de témoignages complets. Un montage synthèse a aussi été réalisé avec de nombreuses photos d’époque. Guylaine Lévesque voulait tellement que tout soit parfait qu’elle a même suivi des cours sur les techniques d’entrevue. « C’est drôle, lorsque je parlais à mes invités de mon projet et de leur participation, plusieurs me disaient qu’ils se demandaient pourquoi eux, parce qu’ils croyaient n’avoir rien à dire. Et pourtant… », ajoute la jeune femme, visiblement fière.
Celles et ceux qui ont témoigné ont reçu un certificat de participation lors d’une cérémonie qui se déroulait récemment au Centre communautaire de Kamouraska. Il est déjà prévu que le projet se prolonge et s’enrichisse au cours des deux prochaines années. Le fruit de ce travail collectif sera présenté cet été à l’église de Kamouraska, du 16 juillet au 30 août. Le musée de la Mémoire vivante a prêté trois postes d’écoute, afin de rendre l’expérience plus agréable. L’entrée est libre.
