Publicité

Les habitants de la Côte-du-Sud et la guerre de 1812

Roger Plante et André Gaudreau, CHGB, 1952, Archives de la Côte-du-Sud.

En 1812, on craint le pire. L’Ombre d’un conflit armé entre la Grande-Bretagne et les États-Unis plane sur le Bas-Canada. Au mois de mai, les Canadiens francophones et anglophones sont appelés à former une armée de miliciens.

Yves Hébert

La Côte-du-Sud contribue alors à l’enrôlement et à la formation d’une milice sédentaire divisée en bataillons. Celui de Rivière-Ouelle est commandé par le lieutenant-colonel Paschal-Jacques Taché (1786-1833) de Kamouraska et regroupe les miliciens de Kamouraska, Sainte-Anne (La Pocatière) et Rivière-Ouelle. Mentionnons que plusieurs membres de la famille Taché provenant de Kamouraska, de Sainte-Anne (La Pocatière) et de Saint-Thomas (Montmagny) se retrouvent dans cette division.

La division de Saint-Jean-Port-Joli est confiée au colonel Pierre-Ignace Aubert de Gaspé (1758-1823) et ses volontaires proviennent de Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Roch-des-Aulnaies et L’Islet. Quelques membres de la famille Couillard-Després font partie de celle-ci.

La participation des habitants de la Côte-du-Sud se révèle importante. La division de Rivière-Ouelle compte alors 430 hommes et celle de Saint-Jean-Port-Joli, 356. Un certain nombre de miliciens de la Côte-du-Sud participent d’ailleurs à la bataille de Châteauguay. Mentionnons Étienne-Paschal Taché de Saint-Thomas (Montmagny), considéré aujourd’hui comme l’un des Pères de la Confédération.

Après la guerre de 1812-1815, plusieurs miliciens retournent dans leurs familles et reprennent leurs activités. Comme ils avaient servi pour les forces britanniques, on ne leur accorda pas automatiquement des médailles ou des récompenses. C’est seulement en 1875 qu’une gratification de 20 $ est remise aux vétérans qui en font la demande. Dans le comté de Kamouraska, 22 d’entre eux reçoivent cette somme. Dans L’Islet, 11 vétérans. Le député de Kamouraska, Charles-Antoine-Pantaléon Pelletier (1837-1911) a d’ailleurs servi d’intermédiaire pour préparer ces demandes de gratifications. André Ouellet (80 ans) du premier Bataillon et Jean-Charles Ouellet (89 ans) du 4e bataillon, tous deux de Saint-Pascal, ont d’ailleurs recours aux services du député pour faire leurs demandes.