Les microbrasseries du Québec ne peuvent pas, contrairement à d’autres provinces du Canada, faire livrer directement leurs bières chez les clients. En cette période de pandémie, ils souhaitent que cela change, et ce, à long terme.
Les microbrasseries doivent absolument passer par un détaillant. Livrer directement aux clients leur permettrait de limiter le fait qu’actuellement, les clients ne peuvent acheter leurs bières sur place, ce qui engendre des pertes de revenus.
« Ça se fait partout aux États-Unis et ailleurs au Canada. En 2020, les gens magasinent et commandent en ligne. On aimerait pouvoir envoyer nos bières là où les gens veulent. Ce serait clairement une bonne chose pour les brasseries en région puisque les gens en ville ne peuvent pas toujours se déplacer en Gaspésie ou dans le Bas-Saint-Laurent. Souvent, ils seraient prêts à payer le transport pour avoir la bière spéciale qu’ils veulent », souligne Alexandre Caron de la microbrasserie Ras L’Bock de Saint-Jean-Port-Joli.
Ce règlement ne s’applique pas si les microbrasseries ont un permis de restauration et livrent de la nourriture. La microbrasserie Le Ketch à Sainte-Flavie a trouvé une stratégie pour lui permettre de livrer légalement de la bière à domicile : elle ajoute une patate au four à la commande, nous apprend Radio-Canada.
« Il y a beaucoup de microbrasseries qui n’ont pas restaurants qui aimeraient être capables de pouvoir livrer leur bière sans avoir à utiliser l’espèce de subterfuge de vendre une patate pour justifier la livraison », indique pour sa part Jérémie Tremblay, de la microbrasserie La Baleine endiablée de Rivière-Ouelle « Ça nous permettrait de garder un contact avec notre clientèle. C’est surtout de se mettre aux mêmes règles que partout ailleurs au Canada », ajoute-t-il.
Alexandre Caron en rajoute. « La situation présentement met en lumière le fait que ça devrait déjà être fait depuis longtemps… dans les autres marchés, plusieurs vont pouvoir survivre grâce à cela », conclut-il.