Les offices d’habitation dans l’est du Kamouraska viennent à peine de se regrouper ces dernières années qu’un nouveau projet de fusion, cette fois à l’échelle de la MRC, pourrait se concrétiser à moyen terme. Plus encore, ce nouveau regroupement pourrait également inclure la MRC de L’Islet, si la nouvelle entité constituée suit la recommandation d’optimisation des activités prônée par la Société d’habitation du Québec (SHQ).
Le Placoteux a appris l’information en exclusivité par le président de l’Office municipal d’habitation de La Pocatière, André Gaudette. Son organisme et d’autres similaires à l’échelle bas-laurentienne ont été convoqués le 29 août dernier, du côté de Rimouski, à une réunion portant sur l’optimisation des offices d’habitation. « La SHQ et le gouvernement du Québec souhaitent prioriser le regroupement des HLM (habitations à loyer modéré) afin que chaque office se rapproche d’une jauge allant entre 300 et 500 unités », a-t-il résumé, encore sceptique face à cette suggestion.
Le Kamouraska compte actuellement 189 HLM gérés par les offices municipaux d’habitation de La Pocatière, de Saint-Pacôme, et de Saint-Gabriel-Lalemant, et par l’Office d’habitation du Kamouraska Est, selon les informations communiquées par André Gaudette. À la SHQ, le directeur des communications et des relations externes, Sébastien Olivier, précise qu’on ne prône pas un nombre d’unités proprement dit pour les regroupements, et que la démarche est strictement « volontaire ». « Ce qu’on avance, c’est que des offices de plus grande taille sont en mesure de générer des gains d’efficience, et d’offrir une plus grande qualité de services », a-t-il précisé.
Des offices d’habitation à bout de souffle, soumis à un fort roulement de personnel, seraient au nombre des raisons qui poussent la SHQ à inviter ces organisations à envisager des regroupements à plus grande échelle. À cela s’ajoutent des sommes importantes à venir pour la rénovation des HLM, ou encore pour mener des projets de construction de nouvelles unités à l’échelle du Québec. « Les besoins sont grands, et plusieurs offices peinent à y arriver à cause de petites équipes. Les chiffres que nous avons présentés sont très clairs : les petits offices qui ont moins d’employés sont moins en mesure d’investir dans le soutien aux locataires et le développement », poursuit le directeur des communications et des relations externes.
Kamouraska uni
Au Kamouraska, l’issue de la rencontre du 29 août a suscité un désir de regroupement à l’échelle de la MRC. « Ce que nous savons, c’est que nous voulons un Kamouraska uni », ont indiqué unanimement André Gaudette et Dominique Bard, directrice générale de l’Office d’habitation du Kamouraska Est.
Un regroupement plus large avec l’Office régional d’habitation de L’Islet ne serait pas non plus exclu. Ce scénario serait même celui souhaité par le président de l’Office municipal d’habitation de La Pocatière, ne serait-ce que parce que les deux MRC partagent le même territoire de chambre de commerce. Selon lui, des discussions auraient été entamées en ce sens par l’Office d’habitation du Kamouraska Est, au nom de tous les offices kamouraskois, et l’intérêt serait au rendez-vous du côté de L’Islet. Dominique Bard n’a toutefois pas voulu confirmer cette information au Placoteux.
Minuit moins une
D’un côté comme de l’autre, le temps presse dans Kamouraska-L’Islet. Les offices désireux de se regrouper ont jusqu’au 16 octobre pour faire connaître leur avis d’intention. Au Kamouraska, André Gaudette mentionne qu’une rencontre entre les administrateurs serait à l’agenda le 12 octobre afin de faire le point sur l’avancée des discussions de regroupement.
« On est conscient que le délai est court, et c’est pourquoi on s’est montré flexible. Tout ce qu’on demande aux offices, c’est que s’ils travaillent un projet de regroupement, ils nous le signifient, en mentionnant le temps qu’ils vont prendre à le concrétiser », a ajouté Sébastien Olivier.
Une fois l’avis d’intention communiqué, la SHQ demandera aux offices de produire un plan d’affaires sur la base de l’esquisse du regroupement. Ce dernier doit permettre de faire la lumière sur le nombre de personnes qui seront à l’emploi de la nouvelle organisation, ainsi que sur la structure de gouvernance envisagée. Une fois le plan convenu, s’il est accepté, un décret gouvernemental officialisera la création du nouvel office d’habitation, qui prendrait effet vraisemblablement en janvier 2025.