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Les organismes communautaires oubliés

Activité-bénéfice « Grand défi 3 h de spinning  2018 » de l’association kamouraskoise en santé mentale La Traversée. Photo : Facebook YOGAlie.

La pandémie de la COVID-19 place plus que jamais les organismes communautaires dans une situation financière précaire. Selon la directrice de la CDC du Kamouraska, Mélanie Dumont, ils ont très peu de visibilité dans le cadre de la crise actuelle, alors que les besoins ne sont pas moindres pour autant.

« La santé vue à travers le réseau public prend beaucoup de place, mais les services de santé et de mieux-être offerts par les organismes communautaires, on en parle peu », déplore la nouvelle directrice, en poste depuis le 10 février dernier.

Pourtant, peu de ces organismes ont cessé leurs activités dans le cadre de la crise de la COVID-19, rappelle Mélanie Dumont. Certains ont même réorienté leur offre de services afin d’offrir du soutien téléphonique ou via le web à une clientèle encore plus large, car les besoins, eux, sont également plus nombreux qu’avant, précise-t-elle.

« C’était déjà dans l’ADN des organismes communautaires d’être créatifs et ingénieux. Mais un moment donné, la créativité a ses limites, surtout quand il est question d’argent », a-t-elle déclaré.

Comme elle le souligne, tous les organismes doivent se tourner vers la communauté afin de boucler son financement. Si certains bénéficient d’une subvention au fonctionnement en provenance d’un ministère quelconque, celle-ci ne couvre jamais l’entièreté des frais fixes encourus par l’organisme. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si plusieurs de ces organismes placent leurs employés au chômage en période estivale. Non pas que les besoins ne sont pas au rendez-vous, martèle Mélanie Dumont, c’est simplement le financement qui ne suit plus.

De là interviennent les fameuses levées de fonds annuelles. À ce chapitre, plusieurs organismes de la région ont dû les annuler afin de respecter les règles de distanciation sociale et les interdictions de rassemblement édictées par la santé publique. Quant aux aides financières annoncées par les différents paliers gouvernementaux, soit les organismes ne répondent pas aux critères, soit il s’agit de prêts, qui même sans intérêt, ne semblent pas être très populaires auprès des organismes communautaires, selon les premiers échos entendus par Mélanie Dumont.

Soutien à l’action bénévole

Une des mesures vers laquelle les organismes communautaires peuvent se tourner est celle du « Soutien à l’action bénévole. » Celle-ci a été doublée récemment par le gouvernement Legault pour s’établir à un peu plus de 20 M $. Partagée entre les 125 députés provinciaux, cette enveloppe varie d’une circonscription à l’autre en fonction du fait qu’elle soit plus défavorisée ou non. Les sommes attribuées aux organismes communautaires sont à la discrétion des députés en fonction des demandes qui ont été placées auprès d’eux pour un maximum de 5000 $, d’indiquer Mélanie Dumont.

En Côte-du-Sud, au moment d’écrire ces lignes, le bureau de la députée et ministre Marie-Eve Proulx ne nous a toujours pas précisé la valeur de l’enveloppe dont il dispose, ni si des organismes avaient déjà été ciblés pour bénéficier de cette bonification. Comme l’ajoute Mélanie Dumont, il n’en demeure pas moins que cette mesure d’urgence est non-récurrente et que ce n’est pas tous les organismes qui auront la chance d’en bénéficier. L’incertitude demeure donc totale pour plusieurs d’entre eux et il est encore difficile de prévoir si la crise de la COVID-19 aura raison de certains.