Les parcs éoliens ne sont pas de l’énergie « verte »

Photo : Sander Weeteling (Unsplash.com)

Bien que peu médiatisés, deux projets de parcs éoliens d’envergure, dont un implique plus de 50 éoliennes en sol kamouraskois, s’apprêtent à étouffer le territoire. Ce projet n’a pas encore été accepté par les ministères concernés, mais la déforestation nécessaire au développement du réseau routier de ces parcs est prévue dès l’automne 2024.

Nous sommes un groupe de citoyens ayant de sérieuses inquiétudes à propos des projets de parc éolien Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin (PPAW1) et Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin–Wolastokuk 2 (PPAW2). Non seulement la mise en branle de ces projets est-elle très rapide — bien plus que le temps accordé à la population pour émettre une opinion —, mais en plus, ils manquent énormément de transparence.

Ces projets sont issus d’un partenariat public/privé entre l’Alliance de l’énergie de l’Est (AÉE) et la compagnie Invernergy, mais les parutions médiatiques se limitent surtout aux publications Facebook de Michel Lagacé, président de l’AÉE. Aucune communication officielle n’est produite par ce regroupement de 16 municipalités, et bien que M. Lagacé soit prompt à évoquer les retombées économiques de ces parcs, aucun montant n’est jusqu’ici connu.

Répondant à un appel d’offres d’Hydro-Québec pour la production de 1500 MW, l’énergie produite servira à subvenir aux besoins pour les voitures électriques, les secteurs émergents et le développement industriel. Seulement pour PPAW 1, l’investissement est estimé à près de 900 M$, et les informations actuelles laissent à penser que 50 % de cette somme devra être investie par les municipalités membres de l’AÉE, soit environ 450 M$.

Nous avons de sérieux doutes quant à la capacité de ces parcs éoliens à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à contribuer aux objectifs de carboneutralité du Québec. On nous fait croire que cela permettra de contrecarrer les changements climatiques, mais la vérité est que pour parvenir à répondre à la demande en matières premières pour la réalisation des projets dits « de transition verte », « […] la quantité cumulée de métaux à produire au cours des 35 années dépasserait la quantité cumulée produite depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui » (Vidal, 2018).

Ces projets ne feront qu’endommager irrémédiablement les écosystèmes existants déjà mis à mal; dans ce cas-ci, des territoires non organisés. Bien qu’en apparence peu sexy, une réduction de nos habitudes de consommations et de notre mode de vie est nécessaire pour offrir une planète pérenne aux prochaines générations.

Opposons-nous à ces projets insensés, et trouvons ensemble des alternatives viables.

Sarah Tavernier, Saint-Pascal, et Ian-Marlon Tanguay, Saint-Joseph-de-Kamouraska, au nom du comité Tourne pas chez nous.