Les 22 Pôles d’économie sociale du Québec, organisations entièrement dédiées au développement de l’économie sociale, ont accueilli le PAGES 2020-2025 avec enthousiasme, mais non sans quelques réserves relatives au financement de leur réseau.
Ils tiennent à souligner la reconnaissance de l’économie sociale par le ministère, qui met en lumière ce modèle économique comme levier de développement. La vingtaine de mesures mises de l’avant dans le Plan et l’investissement de 137 M$ assureront, entre autres, quelque 3 500 activités d’accompagnement et de financement adaptées aux entreprises collectives, ce qu’ils estiment fort louable.
Les Pôles appuient les objectifs stratégiques et ambitieux du Plan ainsi que ses priorités : la réponse au défi démographique par les services à la personne et la reprise collective ; l’innovation et les technologies ; l’autonomie alimentaire, l’économie circulaire et l’environnement.
« On sent dans le discours de la ministre Proulx l’importance qu’elle accorde à l’économie sociale, et ce, particulièrement dans ce contexte de relance économique et de transition sociale et écologique. Nous recevons donc positivement cette reconnaissance et ce désir du gouvernement de faire de l’économie sociale un joueur incontournable de notre économie future, et ce, dans différents secteurs d’activité », mentionne l’entrepreneure, Julie Quimper, également présidente du Pôle d’économie sociale du Bas-St-Laurent.
Bien que la vision, les enjeux et les objectifs connaissent un bel accueil de la part des 22 Pôles régionaux du Québec, une grande déception accompagne le tout. En effet, on ne peut que constater l’ampleur du sous-financement pour l’accompagnement des collectivités par les Pôles. Pour André Richard, administrateur du Pôle Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, il est difficile d’envisager soutenir les ambitions du PAGES avec 10 000 $ d’augmentation au financement de ces organismes par année. « C’est tout simplement inconcevable de vouloir et de pouvoir déployer les quatre rôles qui font la force distinctive de notre travail, avec une augmentation de financement qui ne couvre même pas l’indexation des salaires. Il y a des limites à faire toujours plus avec moins. De plus, cela cause une iniquité entre les différentes régions, qui n’ont pas toutes accès à d’autres sources de financement. Pour certains, ce financement ne permet même pas de consolider deux ressources pour leur région. Avec si peu de moyens, comment soutenir nos collectivités et nos entreprises ? Nos organisations se fragilisent et, avec elles, tout le milieu de l’économie sociale », précise l’entrepreneur.