D’abord, félicitations pour votre réélection. Nous savons qu’une campagne électorale est exigeante, et qu’elle demande beaucoup de courage. Nous savons également que votre dévouement à répondre aux préoccupations des citoyens et citoyennes de votre circonscription est, comme toujours, au cœur de votre mandat.
Nous vous écrivons cette lettre aujourd’hui, car nous sommes tristes. Nous sommes tristes de constater notre impuissance face à la souffrance de millions de Palestiniens et de Palestiniennes qui vivent dans l’horreur de la guerre. Nous sommes tristes de devoir détourner le regard, et d’éviter volontairement des nouvelles qui parlent d’une énième attaque meurtrière de l’armée israélienne sur des civils. Nous sommes tristes d’observer l’incapacité de notre pays — de tous les pays — à freiner le massacre.
Vous savez comme nous que les crimes impardonnables du 7 octobre 2023 commis par le Hamas ne peuvent pas justifier une telle vengeance de la part d’un gouvernement et d’une armée à l’endroit de millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui n’y sont pour rien. Vous savez que la vengeance entraîne la vengeance, et que la violence entraîne la violence. Vous savez qu’il y a quelque chose d’absolument malsain dans ce qui est en train de se passer.
C’est donc avec une boule sur le cœur, sans trop savoir quoi faire, que nous vous demandons aujourd’hui de dénoncer publiquement les agissements du gouvernement israélien en Palestine, et plus particulièrement dans la bande de Gaza.
Nous ne cherchons pas à rentrer dans les détails historiques de ce conflit ni à développer un argumentaire sur son origine. Nous souhaitons seulement que quelqu’un parle pour nous, et exprime notre sentiment collectif face aux atrocités dont nous sommes tous témoins. Nous voulons que nos concitoyens et concitoyennes sachent qu’ils et elles ne sont pas seul(e)s à vivre un mélange de tristesse, de désarroi et de cynisme. Nous voulons que les gens sachent que nous ne sommes pas indifférents.
Cette demande est portée par un esprit d’humanisme, tout simplement. Merci de la considérer.
De Mont-Carmel : Simon Côté, Catherine Marsolais, Billie jazz Marcuzzo-Roy, Alex Boudreault-Leclerc, Loïc Breuzin, Jessica Falciglia, Kawina Robichaud (Saint-Thuribe), Corentin Moiny, Karine Poellhuber, Anaïs Megard, William Cyr-Lamy ; de Saint-Bruno-de-Kamouraska : Amélie Gravel ; de Saint-Denis-De La Bouteillerie : Marie-Charlotte Imbault ; de Saint-Pascal : Steve Vissault, Marie-Ève Lemieux, André Pelletier, Jérémie Larivière, Maha Farah, Olivier Bissonnette-Lavoie ; de Rivière-Ouelle : Sara Bourdeau ; de Saint-Philippe-de-Néri : Louis Lahaye Roy ; de L’Islet : Virginie Guibert, Dominique Garon ; de La Pocatière : Catherine Bérubé, Charles Roquebrune Desmarteau, Samuel Ouellet ; de Saint-Pacôme : Romain Thibaud ; de Sainte-Hélène-de-Kamouraska : Grégoire Gerardin, Pierre Jobin ; de Saint-Germain-de-Kamouraska : Gabrielle Lemarier-Saulnier, Clotilde Paulin, Guillaume Lafoy ; de Sainte-Louise : Stéfanie Roquebrune ; de Saint-Alexandre-de-Kamouraska : Annie-Claude Simard ; de Saint-Aubert : Béatrice Perron ; de Saint-Gabriel-Lalemant : Noah Rouyère ; de Saint-Joseph-de-Kamouraska : Cindy Garneau
Réponse du député Bernard Généreux
Vous me demandez si je peux dénoncer les agissements du gouvernement israélien, et si, à défaut de le faire, cela signifie que je suis en accord avec ses décisions. Il s’agit d’une question importante, à laquelle je souhaite répondre avec respect, lucidité et prudence.
La situation actuelle au Proche-Orient est profondément tragique. Les souffrances humaines observées de part et d’autre, en Israël comme en Palestine, sont immenses. Personne ne peut rester insensible devant la perte de vies civiles, les blessures physiques et psychologiques, et la détresse qui touche des millions d’innocents.
Cela dit, ce conflit est extrêmement complexe et profondément enraciné dans l’histoire. Il serait réducteur de porter un jugement unilatéral sans reconnaître qu’il y a des responsabilités, des douleurs et des réalités de chaque côté. Comme dans bien des conflits, il y a deux côtés à une médaille.
Dénoncer une seule partie sans tenir compte de l’ensemble du contexte risque d’alimenter davantage la polarisation, alors que ce dont nous avons collectivement besoin, c’est d’un retour au dialogue, au respect du droit international humanitaire, et à la recherche d’une paix durable. C’est dans cet esprit que je choisis d’agir et de m’exprimer.
Le gouvernement du Canada, pour sa part, a déjà exprimé publiquement ses préoccupations. Il a appelé à un cessez-le-feu humanitaire, à un accès complet à l’aide humanitaire pour Gaza, et à la protection des civils dans le respect du droit international. Ces principes guident la position officielle du pays.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me faire part de vos préoccupations. Ces échanges sont essentiels pour nourrir un dialogue sain, et faire en sorte que les voix des citoyens soient entendues, surtout dans des moments aussi sensibles.
Avec toute ma considération,
Bernard Généreux, député fédéral de la circonscription Côte-du-Sud–Rivière-du-Loup–Kataskomiq–Témiscouata