Toutes les personnes qui ont participé à cette marche du 7 mai ont de quoi être fières de ce magnifique exercice démocratique. On y a dénoncé la situation flagrante concernant l’hôpital. Mais je pense que le problème de fond est plus large que le seul cas de l’hôpital. Il ne touche pas non plus que notre région immédiate, mais concerne les régions en général. Au nom d’une soi-disant efficience, il faut centraliser.
Mais tant qu’à parler d’efficience, il faut parler d’efficience globale, ce qui inclut les citoyens. Il est un peu triste d’être obligé de devoir rappeler un tel détail. L’objectif est-il d’être au service d’une technocratie ou est-ce plutôt à l’État d’être au service des citoyens? Les nombreux inconvénients subis par les personnes ne pèsent aucun poids dans ces calculs. Je viens d’un très petit pays, mais qui occupe tout son territoire. Ici, on a un immense pays, mais on ne l’occupe pas assez et de moins en moins. Les grandes villes s’agrandissent et les régions se dépeuplent. Pourquoi était-ce si absurde de conserver une Faculté d’agriculture à La Pocatière, ou la ferme expérimentale fédérale? Les exemples ne manquent pas. On a la manie de la centralisation.
Dans ce calcul d’une efficience globale, on devrait aussi évaluer les problèmes de saturation de trafic avec les pertes de temps dans les transports et les bouchons. Même à Québec le trafic explose. La qualité de l’environnement est aussi absente de ce calcul.
La fermeture progressive de l’hôpital n’est que la pointe de l’iceberg.
Michel Bochud, La Pocatière