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 L’industrie de la construction freinée par la pénurie de main-d’œuvre

Près de neuf entrepreneurs sur dix sont concernés par la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction résidentielle au Québec. C’est ce que dévoile un sondage exclusif publié aujourd’hui par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

« Nous avons beaucoup entendu parler de cet enjeu par nos membres et nous voulions avoir des données précises sur la réalité vécue sur le terrain par les entrepreneurs. Incontestablement, les résultats de notre sondage dressent un portrait inquiétant des impacts de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction », commente François Vincent, vice-président des relations gouvernementales et des relations publiques de l’APCHQ.

L’analyse des données indique que 79 % des employeurs du secteur résidentiel ont des difficultés de recrutement. Les entrepreneurs qui réalisent des travaux assujettis à la Loi R -20 (travaux CCQ) sont affectés par la pénurie dans une proportion de 78 % et de 64 % pour ceux qui accomplissent des projets de construction non régis (travaux non CCQ). En ce qui concerne les travaux CCQ, 76 % des employeurs ont eu de la difficulté à recruter des compagnons et 66 % des apprentis. Il s’agit d’ailleurs des deux catégories d’emploi qui comptaient le plus grand nombre de postes à pourvoir par les entreprises durant la dernière année. Par ailleurs, pour la réalisation des travaux réglementés par la convention collective du secteur résidentiel, les données du sondage indiquent que les employeurs ont eu en moyenne un manque à gagner de près de deux compagnons (1,9) et de deux apprentis au cours de la dernière année.

Des conséquences majeures

Les effets de la pénurie de main-d’œuvre sont tangibles et multiples : la croissance de l’entreprise est d’abord affectée, une proportion de 79 % d’entrepreneurs considère que la productivité organisationnelle est aussi touchée. Sur le plan personnel, 78 % des dirigeants ont augmenté leurs propres heures de travail au chantier. 78 % des entreprises éprouvent quant à elles des difficultés à respecter les délais consentis pour les travaux. Dans 77 % des cas, le manque de main-d’œuvre se traduit par un problème de rentabilité.

Les données du sondage révèlent que pour répondre à la problématique, les entrepreneurs doivent faire des compromis importants à même leurs contrats. Au cours de la dernière année, 82 % des entreprises ont refusé des projets, 69 % ont reporté la réalisation de travaux et 66 % ont prolongé la durée des travaux.

Les résultats du sondage soulèvent déjà des pistes de solution envisageables. Parmi celles-ci, on retrouve l’ajustement du ratio de compagnons et d’apprentis de métier au chantier, l’élimination de barrières freinant la mobilité de la main-d’œuvre entre les régions et l’élargissement à plus grande échelle de la mesure permettant l’émission d’un certificat d’exemption apprenti aux enfants d’employeurs.

Pour consulter le sondage : https://www.apchq.com/download/2ce0378eb1d6064ab09e3cc2844279f062b5e4ec.pdf