Comment rouvrir les bureaux touristiques ? Comment communiquer l’offre aux visiteurs ? Rouvrir en plein milieu de l’été est-il envisageable ou est-il préférable de prendre une année de pause ? Autant de questions qui demeurent encore sans réponse chez quelques intervenants de l’industrie touristique régionale consultés.
À l’Office du tourisme de la MRC de L’Islet, le directeur Jean St-Pierre a avoué ne pas s’attendre à une grosse saison touristique en 2020. Tant mieux si l’industrie trouve le moyen d’accueillir comme il se doit en faisant preuve de cette créativité déjà fort sollicitée chez tout un chacun depuis le début de la pandémie de la COVID-19, mais les grands bains de foule risquent de ne pas être au rendez-vous.
« Même au bureau d’information touristique, on est en analyse sur le comment on va travailler. Combien on va mettre de personnes ? Aussi, pour les mesures d’hygiène, comment on va faire avec les dépliants, c’est énormément de papier ? Est-ce qu’on aura un bureau touristique sans papier ? On est en train d’analyser cela. C’est du nouveau pour tout le monde. On vit au jour le jour », confie-t-il.
Un discours qui rejoint celui de la directrice générale de Promotion Kamouraska, Pascale Dumont-Bédard, qui parle d’un défi d’information « en continu » et d’une planification de la saison qui devra s’ajuster quotidiennement. L’organisation, qui s’occupe de faire la promotion touristique sur tout le territoire du Kamouraska, en plus de gérer ses bureaux d’accueil touristique, compte bien profiter de juin pour faire une mise à jour complète de son site et décider si elle imprime son guide touristique annuel.
« Notre saison touristique débute habituellement vers la mi-mai, mais elle ne prend pas réellement son envol avant la Saint-Jean-Baptiste. Ça nous donne encore de la marge pour nous préparer et nous adapter, au besoin », poursuit-elle.
Chez Zone Aventure à Saint-Joseph-de-Kamouraska, le propriétaire Tony Charest avoue toutefois se questionner. Si son entreprise est en mesure de redémarrer au plus tard pour la fête du Canada, offrir des descentes en kayak sur la rivière du Loup peut être intéressant. Au-delà du 15 juillet, c’est un pensez-y-bien.
« Notre pic de clientèle est généralement entre le 1er juillet et le 25 août. Si le feu vert pour rouvrir nous est donné trop tard et que je suis pris pour m’organiser à la presse, embaucher de la main-d’œuvre pour un mois à peine, ça ne vaut peut-être pas la peine », a-t-il reconnu.
Redécouvrir la région
Redécouvrir le Québec semble aussi être le mot d’ordre sur lequel comptent miser les organisations chargées de faire la promotion du tourisme régional.
« Mais comment ça va se faire avec les mesures d’hygiène qui seront en place ? Il y a une part importante de gens qui se disent prêts à recevoir du monde, mais qui s’attendent aussi à un certain contrôle », rappelle Jean St-Pierre.
Pascale Dumont-Bédard, quant à elle, croit qu’une partie de la solution réside sur la promotion des attraits régionaux auprès des « locaux ». À ce chapitre, elle rappelle que l’offre régionale s’est grandement bonifiée ces dernières années.
« Tourisme Bas-Saint-Laurent travaille actuellement à une stratégie promotionnelle régionale, mais je crois que s’il y a un message à dire, plus localement, c’est : découvrez ou redécouvrez votre région. C’est le temps ou jamais », a-t-elle déclaré.
Également directeur aux opérations à la SEBKA de Saint-André-de-Kamouraska, Tony Charest mentionne que la reprise des activités de l’organisation est tributaire de la réouverture ou non des campings. Des réservations ont néanmoins été prises, au cas où, avec une capacité d’accueil diminuée de 50 %. Selon ses observations, la majorité de ces réservations auraient été faites par des gens de l’extérieur de la région, ce qui lui fait dire que la COVID-19 ne sera visiblement pas un frein pour visiter le Québec cet été.
Avec la collaboration de Stéphanie Gendron.