Une liquidation de manteaux itinérante prévue au Centre Bombardier du 7 au 9 décembre prochain divise actuellement des commerçants de La Pocatière. Si ceux qui vendent déjà ce type de marchandise déplorent le fait que la Ville nuit à l’achat local par la location de son aréna, un autre s’élève pour minimiser l’impact que cette vente aura.
Propriétaire des boutiques Corail et L’Échiquier sur la 4e Avenue à La Pocatière, Marc Dionne est de ceux qui ne comprennent pas pourquoi la Ville de La Pocatière a accepté la location de son aréna à un vendeur itinérant de l’extérieur de la région qui entre en compétition directe avec les commerces locaux. « Je comprends que nous sommes dans un marché libre, mais c’est quand même les taxes des commerçants d’ici qui servent à payer l’entretien du Centre Bombardier. Ce vendeur itinérant, que va-t-il laisser à l’économie de La Pocatière à part les coûts de location de l’aréna », questionne-t-il?
Selon lui, la Ville de La Pocatière manque de considération et n’évalue pas bien les conséquences des décisions qu’elle prend. « Moi, mes manteaux que je dois vendre pour la saison, ils sont déjà achetés. Si je ne les vends pas cette année, ça sera à mon tour de les vendre au rabais l’an prochain parce qu’ils seront déjà rendus “dépassés” pour la clientèle. Sauf que là, je vais manger bas », s’exclame-t-il.
Directeur d’un magasin d’électronique à La Pocatière, Dominic Casault reconnaît qu’il ne serait pas très heureux lui non plus de voir un concurrent qui n’a pas pignon sur rue dans la ville débarquer faire une vente de feu pour quelques jours. En même temps, il voit l’autre côté de la médaille. « Dans ce genre de ventes, si les produits sont autant réduits, c’est parce qu’ils ne sont pas parfaits, qu’ils n’ont pas de garanties et qu’ils n’ont pas de service après-vente. Je me consolerais en me disant que même si je n’ai pas de rabais équivalents, je partirais tout de même avec une longueur d’avance sur lui », déclare-t-il.
Proportions démesurées
De son côté, le maire de La Pocatière, Sylvain Hudon, se défend de dire que la Ville manque de considération envers ses commerçants en acceptant de louer l’aréna à un vendeur itinérant de l’extérieur de la région. « On a un panneau lumineux en bas de la côte du Collège qui mentionne aux visiteurs qu’ils ont accès à une centaine de commerces dans la ville. En collaboration avec Développement économique La Pocatière, nous avons actualisé un napperon qui fait office de carte où tous les commerces sont identifiés », a-t-il ajouté, déplorant au passage les proportions « démesurées » que cette histoire prend.
Selon lui, les commerçants ont le droit d’être fâchés et de poser des questions, mais il est convaincu qu’ils doivent voir cela comme une opportunité, car l’activité ne sera pas annulée. « Allons-nous fermer le Centre Bombardier au Marché de Noël, ou cesser la tenue du Marché public en ville, l’été? On trace la ligne où si on ne veut pas tomber dans le puritanisme », s’est-il interrogé?
Sylvain Hudon concluait en mentionnant que le sujet serait apporté à la prochaine réunion du conseil municipal prévue le 3 décembre.