L’Islet en zone rouge : Une pilule qui passe difficilement

La Vigie à Saint-Jean-Port-Joli. Photo : Facebook Municipalité Saint Jean Port Joli.

Avec seulement deux cas de la COVID-19 toujours actifs sur son territoire, en date du 29 septembre, le fait que la MRC de L’Islet sera en zone rouge comme tout le reste de Chaudière-Appalaches dès le 1er octobre à minuit passe difficilement. Les élus et même la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL) demandent que la situation soit corrigée.

Par voie de communiqué, la directrice générale de la Chambre de commerce Nancy Dubé s’est inquiétée pour l’économie de la MRC de L’Islet, intimement liée à celle du Kamouraska. L’expérience du barrage routier à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le printemps dernier, au plus fort de la première vague, est venue le rappeler.

Elle ajoute que les deux MRC, situées dans deux régions administratives différentes, suivent une courbe d’infection pratiquement similaire depuis le début de la pandémie. Kamouraska passera toutefois en zone orange le 1er octobre comme le reste du Bas-Saint-Laurent, contrairement à sa voisine, L’Islet, en Chaudière-Appalaches.

« Depuis les cas d’éclosion de début septembre, les habitants de nos deux MRC ont déjà fait des efforts considérables et ont fait preuve d’une grande sagesse en diminuant leurs contacts sociaux. La preuve étant que les cas actifs sont descendus de jour en jour. Rappelons qu’en date du 28 septembre, la MRC de L’Islet n’avait que deux cas actifs et six pour le Kamouraska. La Chambre de commerce demande au gouvernement de faire en sorte de gérer la situation par MRC et d’encourager les efforts déjà faits par les commerçants et la population de ces deux régions plutôt que de les pénaliser pendant 28 jours supplémentaires », a poursuivi le président de la CCKL Vincent Bérubé.

Élus

Du côté des élus de la MRC de L’Islet, le préfet René Laverdière a obtenu plus de précisions autour de cette décision prise par l’Institut national de santé publique du Québec. La fragilité du système de santé en Chaudière-Appalaches qui désire demeurer flexible afin d’être en mesure de soigner tous les malades, même ceux qui ne souffrent pas de la COVID-19, serait à l’origine de cette décision, dit-il.

« On va continuer de marteler le message qu’il faut participer à cet effort collectif si l’on veut se sortir de cette situation le plus rapidement possible. Mais la réalité demeure, plusieurs entreprises de notre territoire vont souffrir de cette décision », a-t-il déclaré.

Une des conséquences du palier rouge est la fermeture de tous les bars et de toutes les salles à manger des restaurants. Seules les commandes pour emporter peuvent se poursuivre. Sa municipalité bien pourvue en offre de restauration, Normand Caron, maire de Saint-Jean-Port-Joli, s’est dit inquiet pour ces commerces.

« La saison touristique n’était pas encore terminée chez nous. On aurait pu en profiter encore un bout. Il va falloir des compensations financières rapidement », a-t-il indiqué.

Normand Caron aurait aimé qu’une zone d’exception soit créée pour les MRC de Montmagny et de L’Islet, à même titre que les MRC de Portneuf, de Charlevoix et de Charlevoix-Est dans la région de la Capitale-Nationale. Avec ensemble moins de huit cas actifs, Montmagny-L’Islet représente un peu plus de 2 % des cas toujours positifs à la COVID-19 en Chaudière-Appalaches, rappelle-t-il.

Outre la fermeture des bars et des salles à manger des restaurants, le palier 4, communément appelé zone rouge, implique également la fermeture des cinémas, musées, salles de spectacle et bibliothèques. Aucune visite à domicile provenant d’une personne d’une autre adresse n’est tolérée, à moins que celle-ci soit un proche aidant, une personne offrant service ou soutien, ou une main-d’œuvre pour travaux prévus, mettant ainsi un terme aux rassemblements privés. En CHSLD, résidences pour aînés et ressources intermédiaires, les visites à fins humanitaires sont maintenues. Concernant les proches aidants, un seul à la fois, pour un maximum de deux par jour, est accepté en CHSLD.