Le livre papier à la page

À l’image des vinyles, qui ont permis à l’industrie musicale de connaître une hausse de ses ventes dans certains pays, le livre papier, qui n’a jamais vraiment disparu, semble être devenu le meilleur atout des librairies indépendantes. À la Librairie L’Option de La Pocatière, le copropriétaire de l’entreprise, Sylvain Hudon, observe ce phénomène depuis quelques mois.

Le 7 janvier dernier, sous la plume de Valérie Gaudreau, Le Soleil parlait de la « revanche des librairies indépendantes. » En effet, selon l’Institut de la statistique du Québec, de janvier à octobre 2016, les librairies indépendantes de la province enregistraient une hausse moyenne de leurs ventes de 5,6 % par rapport à l’année précédente.

À La Pocatière, Sylvain Hudon confirme que cette hausse s’est aussi fait sentir. Toutefois, il a tout de même tenu à nuancer les statistiques. « Les ventes recommencent à augmenter, c’est vrai, mais il ne faut pas oublier qu’on a vécu plusieurs années de diminutions par avant. »

Bref, s’il est peut-être trop tôt pour y voir une tendance, un changement de mentalité semble tout de même s’opérer. « On dirait que la sensibilité à l’achat local est plus grande chez les consommateurs de livres. Parfois, les gens vont prendre les infos sur un livre dans une grande surface, ou sur internet, mais ils vont tout de même le commander chez nous », de mentionner Sylvain Hudon.

L’intérêt grandissant face à la littérature jeunesse et l’engouement de plus en plus présent pour les auteurs québécois sont autant de facteurs qui ont été favorables à la vente de livres en librairie ces dernières années, selon le copropriétaire de la Librairie L’Option.

Besoin égoïste à partager

Pour Sylvain Hudon, le besoin égoïste de posséder un livre refait également surface. « Le livre papier, c’est plus qu’une possession, c’est aussi le désir de prendre du temps pour soi. Si on l’aime, après ça on le partage avec quelqu’un. C’est différent avec le livre numérique », confiait-il.

Sans annoncer pour autant une baisse de popularité du livre numérique, il dit tout de même avoir observé une diminution du nombre de tablettes ou liseuses, à quelques occasions. « Lorsque j’étais en vacances, j’ai remarqué sur les plages que les gens avaient surtout un livre papier. Quand le livre numérique est apparu il y a quelques années, c’était le contraire. Les gens utilisent peut-être maintenant leur tablette pour de la lecture rapide », de conclure Sylvain Hudon.